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Culture

Culture : En attendant la « Terre promise »

5 octobre 2023
Temps de lecture : 3 minutes

Par Ronel Gloria

A l’occasion du lancement de son premier album le 13 octobre prochain, le groupe Sons of Zion a animé ce mercredi 4 octobre une conférence de presse à l’institut français du Tchad. Groupe de référence de la musique Rock, reggae au Tchad, Sons of Zion est mené par son leader, Aimé Palyo, une figure très connue de la musique tchadienne.

Aimé Palyo a beaucoup d’humour. Son nom, dans la langue de son ethnie, signifie « linceul ». Mais il est bien vivant, une voix forte. Déterminé. Ancien membre du groupe musical Tibesti, Aimé Palyo, explique que le nom de ce groupe fait référence à Sion, la « Terre promise » dans la philosophie rasta.

« Nous nous sommes fixé un objectif, arriver à notre terre promise musicale », dit-il. Et pour y arriver, il faut travailler dur. Il a raconté les débuts difficiles avec le groupe Tibesti, l’ancêtre de Sons of Zion ». L’artiste n’élude pas ce passé : « Il fallait s’accrocher, il nous est arrivé de jouer devant des chaises vides, mais nous avons joué. » En un mot, persévérer.

Ambitieux, l’artiste veut donner une identité à la musique tchadienne. «  Nous faisons la musique de recherche en puisant dans le terroir, en l’approfondissant pour qu’elle soit accessible à tout le monde. Le but est d’avancer », explique-t-il.

Interrogé par les journalistes, Aimé Palyo a expliqué qu’il y a un problème entre les « anciens musiciens » et « la nouvelle génération » qui pense que leur temps est révolu. Aimé Palyo se veut un pont : «  les aînés doivent être présents pour les jeunes, les orienter, les guider pour qu’ils réussissent. Les jeunes, s’ils veulent bien avancer, sont invités à collaborer avec nous avec l’objectif de faire faire avancer la musique tchadienne », a encore insisté le leader du groupe musical Sons of Zion.

Sur la question de « l’identité de la musique tchadienne », Aimé Palyo a reconnu que c’est dur de se faire « une identité dans une société, dans un pays, voire dans le monde ». Il a invité les jeunes à ne pas baisser les bras. « Il faut être sérieux, patient, persévérer ». Mais surtout, «  être original pour se démarquer ».

Le directeur de l’institut français a salué le travail d’Aimé Palyo et son équipe, « une musique qui a une certaine maturité », d’après lui. Il a réaffirmé le soutien de l’IFT aux artistes et les industries culturelles tchadiennes. L’IFT est en effet un vivier qui a vu éclore plusieurs artistes dont certains, à l’instar d’Aimé Palyo, étaient employés par l’institut français.

Rendez-vous le 13 octobre prochain à l’institut français, là où tout a commencé. Sons of Zion nous emmènera vers sa « Terre promise ». Là où coule « le lait et le miel. »

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Ronel Gloria