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Dialogues politico-militaires : Que ce rendez-vous de Doha « serve à mettre définitivement fin à la guerre au Tchad », Pahimi Padacké Albert

14 mars 2022
Temps de lecture : 3 minutes

Le pré-dialogue entre le pouvoir et les groupes politico-militaires tchadiens s’est ouvert ce 13 mars 2022 à Doha au Qatar, sur fond de tension. L’objectif de cette rencontre est de négocier avec les politico militaires pour leur participation au dialogue national inclusif prévu à N’Djaména, au mois de mai. Les travaux ont cependant été suspendus pour une durée de 72 heures.

Que ce rendez-vous de Doha « serve à mettre définitivement fin à la guerre au Tchad ». C’est l’appel lancé hier par le Premier ministre tchadien Albert Pahimi Padacké à l’ouverture des travaux. Mais avant même cette intervention, la matinée a commencé par un coup d’éclat du Fact, tenu pour responsable de l’offensive au cours de laquelle a été tué le président Idriss Déby.

Les six représentants du groupe qui ont fait le déplacement à Doha ont décidé de quitter la salle et de boycotter la cérémonie après avoir entendu le discours du ministre d’État pour les Affaires étrangères du Qatar, en exigeant un certain nombre de clarifications sur l’organisation de ce pré-dialogue. Ainsi, sur le rôle du Qatar, ils disent attendre du pays hôte qu’il joue un véritable rôle de médiation et non seulement de facilitateur. Les représentants du Fact ont aussi voulu protester contre le nombre de groupes politico-militaires présents autour de la table. Selon eux, cinquante-neuf, c’est beaucoup trop et plus que ce que le pays compte réellement de groupes rebelles. Ils y voient une stratégie destinée, selon eux, à diluer la voix des principaux groupes armés dans la négociation. C’est une préoccupation partagée par d’autres mouvements qui sont restés dans la salle, pour les discussions, mais qui ont exprimé leurs doutes sur la possibilité de mener un véritable dialogue et de parvenir à un accord avec autant de monde autour de la table.

En réponse à ces inquiétudes, le Qatar a d’abord confirmé sa position de médiateur dans le processus et fait deux propositions qui ont été acceptées. La première a été celle de suspendre les travaux pour trois jours afin de permettre aux groupes armés de se concerter. La seconde proposition acceptée fut que chaque camp s’entendait pour désigner une dizaine de représentants, pour cadrer la discussion.

Certes, les faits sont là et parlent. Cependant, la question est de se demander ce qui sous-tend véritablement cette frustration. Que se cache-t-il derrière ces agissements ? Que craint-on ? Si déjà le pré dialogue inquiète plus d’un, à quoi s’attendre-t-on pour le dialogue dit inclusif ? Autant de questions qui méritent d’être prises en compte si l’on veut voir le rendez-vous de Doha devenir un paradigme pour les autres pays.

Par Mahamat Abakar Kafou

À propos de l’auteur

Mbodou Hassane Moussa

Journaliste de formation et de profession. Passionné par l'écriture, le digital et les médias sociaux, ces derniers n'ont aucun secret pour lui. Il a embrassé très tôt l'univers des médias et de la Communication. Titulaire d'une Licence en journalisme et d'un Master en Management des projets, Mbodou Hassan Moussa est éditeur Web du journal en ligne Toumaï Web Médias. Aujourd'hui, il est devenu Webmaster à la Radio Ndarason internationale et collabore à la réalisation du journal en langue française et dialecte Kanembou.