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Économie

Economie : « Clandoman », une alternative au chômage des jeunes à N’Gouri

24 mars 2022
Temps de lecture : 3 minutes

Par Haoua Mahamat Adouma et Nasser Bulo

Le métier de « clandoman » (déplacement rémunéré de personnes sur moto) est exercé par beaucoup de jeunes dans la province du lac en général, et ceux de la ville de N’Gouri en particulier.

A défaut de décrocher un emploi dans la fonction publique ou dans une organisation nationale ou internationale, de nombreux jeunes se tournent vers cette activité. Certains arrivent à vivre correctement grâce à ce métier. Un jeune « clandoman » interrogé par notre correspondant à N’Gouri confie qu’il ne regrette pas « cette aventure » même s’il est obligé de braver le froid, la chaleur et la poussière pour déplacer les clients. « Je gagne tranquillement ma vie », raconte le jeune.

Toutefois, comme tout autre métier, l’activité n’est pas sans danger. Ces jeunes sont parfois exposés aux brigands qui n’hésitent pas à leur ôter la vie pour voler leurs engins. « Les bandits nous tuent et emportent nos motos », dit un autre jeune clandoman au correspondant de RNI à N’Gouri.

Par ailleurs, le métier connaît plusieurs difficultés. Les clients se font rares, car beaucoup de jeunes se sont orientés vers cette activité. Les clandomans déplorent aussi « les tracasseries policières qui ne leur permettent pas de faire des économies. » Les jeunes invitent l’Etat à les encourager et les soutenir. « L’entreprenariat peut être une réponse au fort taux de chômage des jeunes dans leurs provinces », soutiennent plusieurs jeunes dans la région du lac.

Les « clando » ignorent la sécurité
Si beaucoup d’observateurs saluent le courage de ces jeunes qui tentent de survivre en exerçant un métier difficile, d’autres rappellent que les « clandoman » ne respectent pas toujours les mesures de sécurité et le Code de la route. Boulo Nasser, journaliste à RNI, souligne qu’ à N’Djamena, la capitale tchadienne, de nombreuses motos ne disposent pas de rétroviseurs, et bien d’autres accessoires essentiels pour la sécurité comme les clignotants. « Il est connu de tous que les clignotants jouent un rôle important dans la circulation, ils permettent notamment de signaler un changement de direction », écrit notre collègue.

Pourtant, après plusieurs jours d’observation dans les rues de la capitale, Nasser Bulo, a remarqué l’absence des rétroviseurs sur la moitié des engins à deux roues . « Le port du casque destiné à protéger la tête lors des accidents n’est pas respecté » dit-il , sans oublier l’excès de vitesse et la conduite en état d’ébriété.

En 2016, les autorités tchadiennes avaient pris une série de mesures comme l’obligation du port du casque pour les conducteurs d’engins à deux roues et la fixation des rétroviseurs sur tous les engins à moteurs. Force est de se demander si ces mesures ne sont plus d’actualité…

À propos de l’auteur

Haoua Mahamat Adouma