Par Abdou Youssouf Wollimi
Les ouadis (nom donné aux cours d’eau à écoulement temporaire au Kanem notamment) sont menacés de disparition par l’ensablement.
Nos reporters se sont rendus à Baga-sola, chef-lieu du département de Kaya à environ 70km à l’ouest de Bol dans la province du Lac. Selon une étude menée par l’ONG OXFAM en 2017, dans les régions du Kanem, du lac et du Barh-El-Gazel, la production agricole a baissé de 11% au cours de la campagne agricole 2015-2016 suite à l’ensablement des parcelles cultivables. Des cultivateurs lancent un appel à toutes les personnes de bonne volonté et l’Etat pour trouver des solutions à l’ensablement des ouadis.
« Auparavant nous avions assez d’espaces cultivables, mais à cause de l’insécurité, nous n’y avons plus accès maintenant. Nous nous sommes rabattus sur les espaces cultivables des ouadis et les voilà envahis par les sables », ont raconté des cultivateurs désespérés et impuissants pour stopper cette avancée du sable sur les espaces agricoles. Tous disent que ce phénomène s’étend chaque année. « C’est vraiment difficile pour nous et ce phénomène nous dépasse. Nous ne pouvons rien », constatent les cultivateurs.
Interrogés pourquoi ils ne vont pas cultiver dans les îles, les cultivateurs évoquent des raisons sécuritaires. « A cause de Boko Haram, il est difficile pour nous, voire impossible de faire l’agriculture dans les îles. Mais ce qui aggrave de plus en plus notre situation c’est l’ensablement de nos jardins. Nous avons essayé d’empêcher ce phénomène naturel en plantant des arbres, mais rien n’y fait. Nous demandons à l’Etat et aux ONG de nous aider à empêcher l’avancement du désert ». Dans des localités du Kanem et comme celle du Lac, environ 800 ouadis cultivables sont menacés de disparition à cause de l’ensablement.
La disparition des ouadis aura de graves répercussions sur la vie de la population dans la province du lac. Pour rappel, une mission de FAO a été dépêchée en 2018 pour évaluer le besoin urgent pour lutter contre l’ensablement.