Le chef de l’Etat tchadien a invité le dimanche 8 novembre dernier les agriculteurs et éleveurs à vivre en bonne intelligence. L’appel a été lance à Sarh, dans la province du moyen Chari, au sud du Tchad.
Les différences ethniques et religieuses ne doivent pas être des facteurs de divisions, a souligné le chef de l’Etat tchadien. Selon lui, cette diversité est une richesse qui peut servir de tremplin dans le processus de développement socio-économique et culture du Tchad.
Pour prévenir les conflits agriculteurs-éleveurs, le chef de l’Etat a demandé également aux militaires exerçant dans le secteur de l’élevage d’arrêter immédiatement ou de déposer la tenue militaire. En effet, certains militaires sont accusés régulièrement par les populations locales d’alimenter les tensions et d’armer les éleveurs. C’est pourquoi, le chef de l’Etat a profité de l’occasion pour rappeler que les militaires sont des soldats au service de la Nation.
Interrogé à ce sujet par Radio Ndarason Internationale, Baniara Yoyana, expert en prévention et résolution des conflits, a justifié les conflits éleveurs-agriculteurs par le non-respect des couloirs de transhumances. Selon Baniara Yoyana, le changement climatique est également l’une des causes des conflits.
« Nous assistons à une raréfaction d’eaux et de pâturages dans la partie septentrionale obligeant les éleveurs à se sédentariser », a déclaré Baniara Yoyana.
Rappelons que les conflits entre éleveurs et agriculteurs sont très fréquents au Tchad. Ces conflits finissent bien souvent par des morts et des blessés, sans compter les dégâts matériels.
Selon une étude menée en 2013 par le centre français de Recherche Agronomique pour le Développement(CIRAD), ces conflits sont liés à la gestion des ressources naturelles et de l’espace. D’après le CIRAD, les causes de ces conflits s’expliquent également par l’arrivée brusque et massive des troupeaux dans les provinces à tradition agricole et par la mauvaise gestion même du conflit.
Face à la recrudescence du conflit, des nouveaux modes de règlement ont été créé. Le laboratoire de recherche Vétérinaires et Zootechniques(LRVZ) de Farcha situé dans le 1er arrondissement de la capitale tchadienne parle des cadres de concertation et de dialogue mis en place par les communautés elles-mêmes.