« J’ai fait 18 jours avant d’être secouru par ma famille. Boko Haram a tué 3 membres de notre famille. » C’est le témoignage qu’un rescapé de l’attaque de Boko Haram a donné à la radio Ndarason international à Kousseri, localité située à 2km à l’ouest de Baga Sola dans la province du lac. Selon le jeune Malloumi, ce sont les difficultés sur la terre ferme qui les a amenés à visiter leur village d’origine. Selon lui, les jeunes dans les sites de Kousseri sont désoeuvrés, ils manquent d’emploi, de nourriture et même d’infrastructure sanitaire.
« Nos bétails se trouvent dans nos villages d’origine, nous ne savons pas dans quel état ils se trouvent et nous avons décidé d’aller les voir. En cette période, il faut déplacer les vaches sur d’autres îles pour un bon pâturage. Après la traversée de quelques îles, dans l’après-midi, Boko Haram nous a repérés mais nous n’étions pas au courant. Nous étions au total 10 jeunes. Au début les membres de Boko Haram nous ont demandé de nous arrêter mais nous avons continué à marcher et après ils nous ont tiré dessus et la balle a touché mon bras. Trois de mes frères ont trouvé la mort sur place et les six autres ont pu quitter la brousse pour rejoindre notre site de déplacés de Kousseri. Après 18 jours, ma famille est venue me trouver blessé, la balle a cassé mon bras. » explique-t-il.
Les déplacés internes de Kousseri sont confrontés à de multiples problèmes : manque d’eau potable, manque de nourriture, sous-alimentation et manque d’abris à l’approche de la saison pluvieuse.
Les difficultés des déplacés de Kousseri seront au centre du debat dans l’émission « Chemin de la paix » en kanembou le vendredi à 16h et 19h30 sur nos différentes fréquences de Bol, Doum Doum, Bagasola, Liwa, Ngouri et Ndjamena.