Par Abdoulaye issa kanembou
La consommation de l’eau insalubre communément Fya-wata expose les populations de la province du lac à plusieurs risques, notamment les maladies hydriques.
Interdits par les autorités municipales sur l’ensemble du territoire en 2010, les sachets en plastique et surtout la vente d’eau en sachet, communément appelé « Fya-Wata » est encore pratiquée dans certaines villes du pays, comme à Bol dans la province du lac.
Cette eau en sachet est produite dans le quartier nord de la ville . Un sachet d’eau se vend 50 francs CFA dans les boutiques. Les avis de la population locale divergent quant à la qualité de cette eau qui est consommée par un grand nombre de personnes dans la province. Interrogée par le correspondant de RNI, la population locale n’est pas unanime quant à la qualité de cette eau . « L’eau potable en sachet est soumise à un traitement particulier qui garantit qu’elle restera pure et ne développera aucune bactérie. Dans la province du lac Tchad, on fait recours couramment à cette eau, car pour nous c’est de la bonne qualité », raconte Kabli Moustapha un commerçant de Bol.
Adam, un autre commerçant et agriculteur de la localité, estime qu’il n’a pas le choix. « Imaginez, avec 500 francs CFA, on a droit à plus de 20 sachets d’eau, ce qui peut nous permettre de passer toute la journée, même en brousse » , dit-il.
Ben Tcharimi, un agent de santé dans la province, se veut plus rassurant. Pour lui « certes dans certaines localités de la province, on peut trouver des eaux en sachets de mauvaise qualité, mais grâce à la sensibilisation à Bol, cette eau est traitée et elle est de bonne qualité».
D’après l’Enquête démographique et de santé au Tchad, la couverture en eau potable sur tout le territoire national est de 36% et varie entre zones rurales et urbaines respectivement de 30% et 57%.
Ces chiffres font du Tchad l’un des derniers pays au monde en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Avec des conséquences énormes sur le plan sanitaire et économique.