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Fait du jour/Santé : Les maladies hydriques, cause de la mort infantile

12 septembre 2022
Temps de lecture : 3 minutes

Au Tchad, environ 19.000 enfants meurent, chaque année, de maladies d’origine hydrique que sont la diarrhée, le choléra et la typhoïde. Selon Célestin Traore, Chef du Programme Survie et Développement de l’Enfant, auprès du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) au Tchad, un enfant sur 5 en souffre au quotidien, et ajoute par ailleurs qu’environ cinquante mille enfants souffrant de ces maladies liées au manque d’eau potable sont recensés chaque année au Tchad.

En dépit de tous les efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires au développement pour améliorer l’accès à l’eau potable à travers le pays, le taux des enfants tchadiens atteints des maladies d’origine hydrique telle que la diarrhée ne décroît pas.

Lors de l’émission interactive de RNI, « appel thématique » qui a porté sur « Comment peut-on prévenir contre les maladies hydriques pendant la saison de pluie ? » certains auditeurs ont mis l’accent sur les parents qui doivent normalement empêcher leurs enfants de jouer dans l’eau de pluie. Ceci pour prévoir les risques des maladies liés à l’eau salle pour lesquelles les enfants peuvent devenir malades et en mourir.

Selon Mahamat Allamine, en cette période de grandes pluies, on y voit partout des marigots qui attirent les enfants qui y vont s’amuser à l’insu de leurs parents. Souvent, ces enfants boivent de cette eau polluée dont les conséquences sont les maladies hydriques. Un autre auditeur retire les conseils des médecins selon lesquels, les eaux du marigot contiennent des microbes, qu’il faille éviter d’en consommer. Car selon ces médecins, les microbes sont pour la plupart la cause du choléra, le paludisme, la diarrhée et d’autres maladies endémiques et épidémiques. Là où il n’y a manque d’eau potable, il est conseillé aux gens de faire bouillir l’eau des marres à un degré élevé et le désinfecter ensuite avec de l’eau de javel, le filtrer avant sa consommation. Ce que fait Alhadji Abba du village Kolorom dans la province du lac, d’après son témoignage.

Cependant, selon le Docteur Ahmat Moustapha, la prévalence des maladies d’origine hydrique est trois fois plus élevée dans les régions reculées du pays que dans les centres urbains. Selon lui, les régions touchées par des crises humanitaires comme le Lac Tchad, le Kanem, le Salamat et le Logone oriental comptent, à elles seules, plus de la moitié du nombre total des enfants tchadiens qui souffrent de ces maladies. C’est pourquoi, précise-t-il, qu’un quart de ces enfants décède faute d’une prise en charge médicale appropriée.

En ce qui concerne la prise en charge et le traitement des enfants qui souffrent de ces maladies d’origine hydrique, Dr Ahmat Moustapha de souligner qu’il coûte environ 25 millions de dollars chaque année à l’Etat tchadien. Et selon les estimations du ministère tchadien de l’Eau et de l’assainissement, le taux d’accès à l’eau potable dans le pays, se situe à 46% soit moins que la moitié de la population tchadienne. Un taux inférieur à la moyenne par pays en Afrique subsaharienne qui est de 54% selon les estimations du Programme des Nations unies pour le développement.

Par Bintou Mahamat Nour

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Mahamat Nour Bintou