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Société

Fait du jour/Santé : Recrudescence du paludisme sur le site des déplacés de Bibi

20 mai 2022
Temps de lecture : 3 minutes

Selon le constat de notre reporter qui a séjourné au Lac, les déplacés du camp de Bibi vivent dans des conditions déplorables. Ce site est situé à environ quinze kilomètres de Baga Sola, chef-lieu du département de Kaya, dans la province du lac Tchad. Hormis l’insuffisance de vivres, ces déplacés font également face à de nombreuses maladies dont, le paludisme.

En effet, le paludisme est la première cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Cette maladie mortelle inquiète énormément les déplacés du site de Bibi. Juste le mois d’avril, plusieurs cas ont été enregistrés dans cette province, a témoigné une source locale.

Interrogé par RNI, le responsable de la clinique Bilal de Bol, Dr Adoum Tchari, a confirmé le danger du paludisme si le patient n’est pas soigné.

Quelques déplacés, interrogés dans ce camp, ont soulevé le manque d’insecticides et des moustiquaires imprégnées comme l’une des causes de la recrudescence du paludisme dans leur site d’habitation. « Nous n’avons pas de moustiquaires, et celles que nous utilisons sont usées », a dit une des déplacées à RNI.

Pour faire face aux piqûres des moustiques, les déplacés disent utiliser les moyens dérisoires comme les pagnes et les voiles.  Tous les déplacés soulignent que ces moyens de protection sont rudimentaires et n’ont malheureusement pas la même efficacité que les vraies moustiquaires. 

Le gouvernement de transition du Tchad a lancé en 2021, un programme de lutte contre le paludisme avec des traitements préventifs accompagnés des distributions de moustiquaires imprégnés. Sans un réel suivi, les moustiquaires n’arrivent pas toujours à destination et prennent la direction du marché, se désole un infirmier qui a gardé l’anonymat.     

D’après un rapport du Bureau des Nations-Unies pour la Coordination des affaires Humanitaires (OCHA) publié en mai 2022, les enfants allant de zéro à 2 ans et les femmes sont les couches vulnérables les plus touchées par la maladie dans la province du lac Tchad. En 2020, une étude diligentée par le Comité Technique National de Lutte contre l’Epidémie a révélé que près de 944 mille personnes ont été touchées par le paludisme au Tchad. 1280 personnes en sont mortes.  

À propos de l’auteur

Nasser Boulo