A N’Djaména, la capitale du Tchad, plusieurs grands axes qui desservent certains quartiers reculés sont érigés comme des décharges publiques. Hormis, le fait que nombre des ménages ne disposent pas de puisard pour recueillir les eaux usées, très peu de ménages sont abonnés à des entreprises privées qui accompagnent la mairie dans la collecte des déchets ménagers.
En effet, les déchets sont accumulés pendant plusieurs semaines dans les banques d’ordure des concessions puis déversés sur la voie publique au mépris des règles d’hygiène et d’assainissement. Une attitude qualifiée d’incivique par quelques habitants que nous avons interrogés à Abena, un quartier situé dans le 7ème arrondissement de la ville de N’Djaména. Selon eux, ces déchets ternissent non seulement l’image de la capitale, mais sont des incubateurs de germes susceptibles de transmettre des maladies épidémiques à l’homme.
« Il suffit d’une grosse pluie pour qu’il y ait une épidémie de choléra dans notre quartier », a lancé un jeune mécanicien dont l’atelier est à quelques mètres d’un dépôt anarchique d’ordures ménagers. Le jeune homme appelle à une prise de conscience générale pour un changement radical de comportement. Selon lui, la population doit adopter une attitude responsable vis-à-vis de l’environnement car cela y va de sa santé.
Un usager rencontré à Gassi, un autre quartier de la ville de N’Djaména, déclare que ces tas d’immondices dégagent des odeurs nauséabondes qui forcent certains piétons à fermer les narines lorsqu’ils passent dans la route. Il ajoute également souvent, les motocyclistes imprudence roulent en passant, sur des pointes qui crèvent les roues de leurs engins.
Il faut noter que plusieurs sociétés privées de collecte d’ordures ménagères existent à N’Djaména. Ces sociétés accompagnent la mairie dans la gestion des ordures ménagères. Adjia Lotho Selvi Jacque, l’un des responsables de ces sociétés, invite les ménages à se rapprocher de certaines de ces sociétés afin d’évacuer ces déchets pour les déverser sur des décharges publiques.
Pour rappel, dans le cadre de l’assainissement de la ville de N’Djaména, la mairie centrale a institué depuis 2018, une opération ville propre qui a lieu chaque samedi de 5 h à 10 h. Durant ces heures, la population est invitée à balayer l’intérieur et l’extérieur des concessions. Faute de collecte, beaucoup de citoyens brûlent dans la rue les déchets qui dégagent qui polluent l’environnement.