Pendant les grandes saisons des pluies, qui ont lieu tout ce mois d’aout, différentes régions du Tchad sont victimes d’inondations qui peuvent causer un déficit céréalier. Dans la région du Lac Tchad, le phénomène est fréquent. Souvent les cultures de mil, maïs, sorgho et les cultures de rente sont menacées par ces inondations permanentes, car elles ne peuvent supporter une grande quantité d’eau stagnante qui peut les étouffer à partir de leurs racines. Cette situation inquiète les agriculteurs qui peuvent perdre leur récolte annuelle et souffrir de la faim. Nous avons été voir dans les localités de Bol et de Liwa.
Selon la météo, la saison connaissant le plus de précipitation dure un peu plus de deux mois, du 2 juillet au 11 septembre, avec une probabilité de précipitation quotidienne supérieure à 30 %. La probabilité de précipitation culmine à 60 % en août. En vue de cette situation catastrophique, les efforts des autochtones se portent sur la construction des diguettes pour sauver la situation. « C’est pénible » déclare monsieur Mandy, un cultivateur de Liwa qui ajoute « lorsqu’il y a une inondation, nous nous réunissons d’urgence pour cotiser et acheter des sacs vides qui serviront à y mettre du sable pour les disposer en digue. Souvent nous plaidons auprès des marabouts qui dans les mosquées, organisent des prières pour demander à Dieu de nous aider ».
Madame Hadjé Kichi, responsable du groupement agricole de Doum-Doum, conseille aux gens la prévention. Elle témoigne que « s’il y a une inondation des champs, les cultivateurs prennent la pirogue pour aller dans le champ inondé récupérer certains produits tels que maïs, patate, tomate, melons et autres ». Elle suggère de cultiver plutôt dans les plaines, pour mettre le champ à l’abri des inondations, un avis partagé par Moussa Ali, un agronome résidant à Bol.
La problématique des inondations revient chaque année, du fait que plusieurs champs se situent près des cours d’eaux et sont souvent inondés lorsque l’eau déborde les rétentions des cours d’eau. Plusieurs cultivateurs victimes de ces inondations, disent avoir tenté en vain de sauver la situation, malgré la présence de diguettes réalisées avec la masse de boue présente autour de leurs champs. Mais souvent le combat est inégal. L’eau envahit les terres et détruit en quelques heures le travail de plusieurs mois.
Ce sujet des inondations a fait l’objet d’une diffusion dans le cadre de l’émission « Faydé Koloyé » (importance de l’agriculture, en kanembou) diffusée sur la Radio Ndarason Internationale.