Dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 janvier dernier, des individus armés à bord des motos, ont attaqué le poste mixte des Forces de sécurité de Kobagué, situé à une dizaine de kilomètres au nord-est de Torodi, frontière entre le Niger et le burkina. Cette attaque, la dernière en date, confirme que les groupes armés terroristes (GAT) sont maitres dans la zone. Cette situation affecte dangereusement les conditions de vie des populations.
Elles vivent dans la peur au quotidien et toutes les activités socio-économiques tournent au ralenti. Les attaques se multiplient. Et la population civile, victime sans défense ne sait vers quel saint se tourner pour bénéficier de sa protection. La dégradation de la situation sécuritaire a gravement affecté les conditions de vie des populations.
Pour faire face à cela, les autorités ont pris plusieurs mesures draconiennes allant de la fermeture partielle des agences de transfert d’argent ainsi que celle des stations d’essence se trouvant le long de la route qui conduit à la frontière burkinabé. Des mesures qui s’ajoutent à l’interdiction de circulation des engins à deux roues. Ce qui n’est pas sans conséquences car les activités économiques sont donc au ralenti. A cela, s’ajoute la fermeture de plusieurs marchés. Ce qui a engendré une flambée des prix des produits de première nécessité. Selon des témoignages relayés par des médias internationaux, l’essence se négocie actuellement autour de 1.500 fcfa le litre.
Les populations de cette zone sont, pour la plupart, des agriculteurs, des éleveurs et des pêcheurs. Mais à cause de l’insécurité, beaucoup fuient leurs zones d’habitation, laissant derrière eux, leurs champs et leurs bétails.
Les éleveurs en ont payé la lourde tribu car la fréquentation des marchés à bétail et les prix des animaux ont notamment chuté de l’ordre de 40 %, selon les acteurs de la filière. Aussi, faut-il le relever, les transhumants et convoyeurs de bétail se retrouvent parfois assimilés aux terroristes et sont régulièrement victime d’exaction et de bavures militaires.
Ne sachant que faire, certaines de ces populations se résignent. Par contre d’autres deviennent une proie facile pour les Djihadistes qui les enrôlent facilement. Il faut donc dire que l’insécurité marquée par les attaques des groupes jihadistes et l’augmentation des conflits intercommunautaires redoublent l’insécurité alimentaire et nutritionnelle en réduisant les moyens de subsistance déjà fragiles des populations qui dépendent majoritairement de l’agriculture et du pastoralisme.