Le monde célèbre ce 24 janvier 2024, la 6e édition de la Journée internationale de l’Éducation. Instituée par les Nations Unies depuis 2018, cette année, cette journée qui sert de catalyseur à une prise de conscience globale sur la question de l’éducation est placée sous le thème « apprendre pour une paix durable ».
Selon l’UNESCO, apprendre pour la paix doit permettre un changement en profondeur et doter les apprenants des connaissances, valeurs, attitudes et comportements nécessaires pour devenir des agents du changement dans leurs communautés.
Au Tchad, Gassinta Houaraï Mabisso, le chargé de communication du Syndicat des Enseignants du Tchad a indiqué pour sa part que, « la paix c’est d’abord un comportement ». Pour lui, tout réside au niveau de l’éducation de base depuis la maison. « Les parents doivent inculquer de bonnes valeurs aux enfants et les enseignants feront leur part pour qu’il règne la paix et l’amour dans notre pays », insiste-t-il.
Rappelons que, selon les derniers chiffres du taux d’apprentissage au Tchad, 94% des enfants âgés de 10 ans ne savent pas lire et écrire un texte simple et adapté à leur âge. Une situation qui selon Houaraï Mabisso, est due d’une part, à la politisation du système éducatif. « Le système éducatif au Tchad ne marche pas. Depuis quelques décennies, l’éducation tchadienne est politisée, c’est-à-dire prise en otage par les hommes politiques », a -t-il souligné.
Pour lui, le gouvernement ne met pas suffisamment de moyens à la disposition du ministère de l’Éducation pour former des cadres. « Nous avons des concepteurs pour répondre aux curricula du pays mais nous ne dépendons que des partenaires qui ne font que du commerce à travers l’éducation », a -t-il fait savoir.
À titre illustratif, Gassinta Houaraï Mabisso par ailleurs enseignant a rappelé que depuis 1995 jusqu’à aujourd’hui, il n’ y a pas de manuel unique mise à jours régulièrement pour équilibrer l’enseignement au Tchad. « Nous avons eu différents manuels et ces manuels ne répondent pas au programme national. Chaque école évolue selon ses règles et il faut que le gouvernement s’attelle à faire des suivis dans les différents établissements et mettre des moyens pour former des concepteurs ».