Suite à la grève sèche enclenchée par les magistrats le 21 mars dernier qui a paralysé l’appareil judiciaire tchadien, le président du conseil militaire de transition Mahamat Idriss Deby a reçu hier, deux syndicats des magistrats. L’objectif de cette rencontre est de trouver une solution face aux revendications des grévistes.
Cette rencontre avec les deux syndicats des magistrats du Tchad, fait suite au mot d’ordre de grève illimitée enclenché par les magistrats. Le Président de la transition a souligné la crise de confiance qui sévit entre la justice et la population. Pour lui, la justice doit être le cœur de l’Etat de droit.
Cependant, le président a fustigé, entre autres, la corruption des magistrats et des auxiliaires de justice, le comportement provocateur et orgueilleux de certains magistrats envers la population et les forces de l’ordre. A cela s’ajoute la lenteur dans le traitement des dossiers, la non-exécution des décisions judiciaires, les grèves et arrêts illimités de travail, sans oublier les prévenus placés sous mandat de dépôt sans être jugés dans les délais indiqués.
Pour sa part, le Ministre de la Justice, MAHAMAT AHMAT ALHABO a souligné à l’issue de cette rencontre que cette dernière est très décisive pour la bonne marche de la justice. Les deux syndicats, à savoir le Syndicat des magistrats du Tchad et le Syndicat autonome des magistrats du Tchad ont eu la même lecture que leur ministre de tutelle. Ils promettent de consulter leurs bases respectives avant la levée du mot d’ordre de grève.
Par ailleurs, le président du conseil militaire de transition a promis aux syndicats le déploiement des agents de sécurité en nombre suffisant dans toutes les juridictions du pays et leur prise en charge, la dotation de tous les magistrats en armes de poing et la mise à la disposition de la justice de tous les auteurs d’actes d’agression à l’égard des magistrats. Une commission chargée du suivi de l’exécution de toutes ces mesures sera mise sur pied et sera présidée par le Vice-président du Conseil Militaire de Transition.
Abakar Kongoï