Au Tchad, le groupe Boko Haram continue à faire des victimes et des milliers de déplacés internes dans la province du lac. Selon OCHA, depuis début 2024, la Province du Lac fait à nouveau face à une recrudescence d’attaques armées.  Après ces attaques, près de 49 000 personnes ont été déplacées dans les sous-préfectures de Ngouboua et de Bol. Seulement de janvier à mars, les sources sécuritaires citées par OCHA ont rapporté 42 incidents sécuritaires, dont 33 actes de terrorisme. Ces actes ont fait 30 morts, 6 blessés, 43 disparus et des dégâts matériels. Dans le camp d’Amma, plus de vingt mille personnes déplacées internes sont installées après l’attaque sanglante sur l’île de Bohoma qui a fait plusieurs morts. Le chef de site, Blâma Alhadji Binoï, que nous avons rencontré, témoigne que Boko Haram continue de faire des victimes. ’’Certaines personnes déplacées qui sont allées pêcher dans les îles ont réussi à s’échapper et d’autres ont été tuées par Boko Haram. Le fils du mon voisin, trois de ses frères et le frère du chef de village ont aussi été assassinés devant nous. Cependant, il y a deux jours, les membres de Boko Haram ont tué un autre pêcheur ’’.

À environ 15 km d’Amma, nous arrivons dans un autre camp. Il s’agit du camp des déplacés de Lodo. Fatimé Adam une femme qui a survécu à l’attaque de Foulia, raconte les faits.

’’ Ce sont les éléments de Boko Haram qui ont attaqués notre village à Foulia. Ils ont tué nos proches et enlevés deux enfants qu’on n’a toujours pas leur nouvelle’’.

Pour lutter contre ce groupe, le gouvernement tchadien a décidé de mettre sur pied le comité de vigilance pour dénoncer les personnes suspectes. Le dispositif sécuritaire existant est renforcé et les populations vivant dans les zones à risque et d’opérations militaires ont été délocalisées. Malgré ces mesures, le groupe continue à faire des victimes dans les îles du lac Tchad.