La radio Ndarason Internationale a reçu le Week-end dernier Saleh Kebzabo. Il est le président du rotary club doyen du Tchad. C’est dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre la polio commémorée les 24 Octobre de chaque année.
Nous vous proposons ici la transcription de cette interview.
Mahamat Ali Mouta: Pourriez-vous nous dire un mot sur le rotary club ?
Saleh Kebzabo : Le rotary club est une émanation du rotary internationale. Il existe maintenant depuis maintenant un peu plus de 100 ans. Ce sont 4 américains qui en 1903, ont lancé l’idée de créer une petite association pour aider les gens qui sont démunis. C’est après qu’il se soit rendu compte que dans la société il y a des gens qui n’ont pas de moyens pour des raisons naturelles et conjoncturelles et que d’autres qui ont des moyens peuvent les aider. C’est pourquoi l’idée du rotary est née. Elle a pris position aux Etat unis, puis ensuite dans le monde entier. Aujourd’hui, il y a un million trois cent mille rotariens dans le monde. Le rotary club existe au Tchad depuis 1957. Le club doyen, i est devenu doyen parce que il y a un deuxième club qui a été créé il y a maintenant 3 ans. L’idée même du rotary c’est d’aider autrui et non s’aider soit même. Nous organisons des réunion hebdomadaires et c’est avec cette cotisation mensuelle que nous réalisons des petites œuvres comme venir au secours des démunies, creuser des fourrages. Nous avons aussi la capacité de mener des activités plus importantes en mobilisant des moyens de part le monde. Dans le cadre de la polio par exemple, depuis plus de 25 ans le rotary club international a décidé de lutter contre la polio, une maladie qui ravage, qui paralyse et condamnent les enfants à être des paralytiques à vie. Et Nous sommes arrivés au Tchad pour le moment à éradiquer la polio parce que depuis quelques années, 3 ou 4 ans ont n’a pas encore signalé encore de nouveaux cas au Tchad.
Mahamat Ali Mouta : Le 24 octobre 2018 c’est la journée mondiale de lutte contre la polio. Quelle est la contribution du rotary dans la lutte contre la polio au Tchad?
Saleh Kebzabo: Je viens de vous dire que l’idée de l’éradication de la polio vient du rotary international. Le rotary international a de part ses antennes partout dans le monde, financé des études pour déterminer les moyens qu’il faut mettre en œuvre pour lutter contre la polio. Les moyens comme vous le savez c’est la vaccination, mais ça coute très cher parce qu’il faut faire de la mobilisation, acheter des vaccins et payer les intervenants. Ce des une dizaine de milliards de Francs CFA qui a été investie dans cette œuvre. Pour lutter contre des maladies comme la polio et d’autres maladies, la mobilisation des fonds se fait facilement au niveau des pays développés parce qu’ils sont sensibles à la cause. Les pays comme la Corée du sud, le Japon, les Etats Unies, certains pays d’Europe contribuent très facilement. Nous avons donc au niveau du rotary international différentes capacités de mobilisation de fond. C’est ainsi qu’aujourd’hui, le rotary international est devenu aujourd’hui l’organisation far de lutte contre la polio. Elle finance entièrement ce qui se passe dans ce domaine. Les autres organisations ont région le club plus tard. Mais aujourd’hui, même Bill Gate intervient aussi au côté du rotary. Il y a aussi l’unicef qui est pour nous une organisation d’appui.
Mahamat Ali Mouta : Comment se fait cette mobilisation ? Est-ce avec l’argent des membres ?
Saleh Kebzabo: Elle se fait d’abord avec l’argent des membres. Ici au Tchad, chacun de nous paie une cotisation et une partie de cette cotisation est prélevée pour être envoyée à la fondation du rotary qui gère les fonds. Chaque membre du rotary peut avoir la capacité d’acheter une médaille à 1000 dollars chaque année. Cet argent va directement dans la caisse de la fondation du rotary puisque c’est la fondation qui gère les œuvres. Il y a des donateurs majeurs parmi les membres du club. Par exemple, le président Idriss Déby Itno a donnée 10 millions au rotary il y a quelques années. Aujourd’hui il est parmi les donateurs majeurs du rotary club. Cet argent est investi dans le fond de la fondation qui gère les interventions du rotary. Il sert non seulement à lutter contre la polio, mais aussi à la réalisation d’autres ouvrages au profit des pauvres. Il y a notamment les écoles, la réalisation des châteaux d’eaux aux profils de la population…etc
Mahamat Ali Mouta : Cet argent vient-il directement en appui au gouvernement, est-il destiné aux associations ?
Saleh Kebzabo: Il y a un programme de prêt de 3 milliards sur lequel nous travaillons. Nous avons un chèque de 900 cent millions de FRCFA que nous remettrons de façon symbolique au ministre de la santé. L’argent est transféré directement à l’Unicef. Ce n’est donc ni le rotary club de N’Djamena, ni le gouvernement Tchadien qui gère donc ce fond. C’est l’Unicef qui le gère en rapport avec l’OMS selon les programmes qui ont été conçus par le gouvernement tchadien pour leur fournir tous les matériaux dont ils ont besoin. S’il faut par exemple faire des campagnes de vaccination, chose d’assez compliqué, il faut des campagnes de sensibilisation, des campagnes de mobilisation social par exemple et sa nécessite beaucoup d’argents. Donc c’est le ministère de la santé publique qui s’occupe de ce volet. L’Unicef ne s’occupe que de l’achat des vaccins. Pour soutenir la vaccination quand elle va avoir lieu, ce sont Les équipes multidisciplinaires du ministère de la santé qui sont mobilisées pour faire la vaccination. Cette vaccination est aujourd’hui systématique selon les programmes qui sont élaborés par l’OMS et le ministère. Elles peuvent aussi être automatiques. Donc aujourd’hui le gros problème au Tchad ce n’est plus la vaccination contre la polio. Ce sont les autres vaccinations qui sont ce qu’on appelle les vaccinations de routine qui posent quelques problèmes dans notre pays.
Mahamat Ali Mouta : Comment faites-vous le suivi de ce financement ?
Saleh Kebzabo: Le suivi est assuré par l’Unicef. Elle est le garant de tout ce qui se passe. C’est lui qui suit la traçabilité des dépenses. Chaque année, elle fait un rapport au rotary international et nous envoie juste une copie de ce rapport pour nous permettre de voir s’il est conforme. Globalement on n’essaye de voir si les fonds qui ont été envoyés sont dépensés pour le programme qui a été prévu. Le plus important ce sont les résultats et les résultats au Tchad ils sont probants. Le plus important que les gens doivent savoir c’est que s’il n y a plus de polio au Tchad, c’est grâce au Rotary International.
Mahamat Ali Mouta : Comment envisagez-vous les perspectives d’avenir pour le financement de la lutte contre la polio ?
Saleh Kebzabo: La lutte contre la polio dans notre conception et dans notre acception des choses est qu’on finisse avec la polio. Dans un pays comme le Tchad, je pense que nous sommes dans la bonne direction. Mais malheureusement ce qui se passe aujourd’hui dans les pays qui sont autour du Lac Tchad est un facteur négatif. Quand il y a la guère quelque part, il n y a pas de vaccination. C’est le cas aujourd’hui dans la région du Lac Tchad, au Darfour, dans une partie de la RCA, en Afghanistan, au Pakistan, et dans d’autres pays ou ce n’est pas totalement éradiqué. On signale encore quelques cas dans le monde. Mais je pense que nous sommes dans la bonne direction que ce soit au Tchad ou dans les pays de la sous-région ou voir du monde, nous sommes dans la bonne direction.
Nous sommes déjà en train de mettre au point un plan de transition pour finir avec la polio d’ici l’an 2023 ou dans les pires des cas en 2025.La polio va être totalement éradiquée du monde et on ne pourra plus parler de polio dans le monde. Et après cela, le rotary international va s’attaquer à d’autres problèmes qui peuvent être des problèmes de pauvreté, de famine ou d’éducation. Mais pour le moment, nous n’avons pas encore au niveau international, retenu, quelle est la direction à suivre. Je pense toutes fois que les choses avancent et d’ici un deux ans avant même que la polio soit déclarée éradiqué dans tout le monde, le rotary va passer à une autre vitesse pour s’attaquer à d’autres problèmes.
Mahamat Ali Mouta : Quel appel avez-vous pour la journée mondiale de la lutte contre la polio ?
Saleh Kebzabo : Je pense que ce que nous faisons au niveau du rotary est une œuvre utile. Quand nous devenons membres du rotary et lorsque nous militons dans le rotary nous enlevons toutes nos casquettes. Il n y a ni ministre, il n y a ni préfets, ni gouverneurs. Nous sommes tous membres du rotary. En plus
nous nous tutoyons, c’est ça la règle. Et nous participons également régulièrement aux réunions et payons nos cotisations. C’est ça la base sur laquelle nous travaillons. Et je pense que les tchadiens devrait être attentif à ça parce que notre pays est un pays qui va de plus en plus vers la pauvreté. Et dans cette pauvreté, il y a des gens qui ont des moyens. Quand je dis qui ont des moyens, cela ne veut pas dire que nous particulièrement sommes riches, mais nous sommes au-dessus de certains besoins et avons la capacité d’aider les autres. S’il y a un appel à lancer, c’est qu’il faut que les tchadiens qui en ont les moyens pensent à aider les pauvres, même s’ils ne veulent pas être membre du rotary. Même si on raison du point de vu de la religion par exemple, les salakas, c’est prévu aussi dans notre religion l’islam. Nous devons contribuer à ce que les pauvres souffrent moins. Nous lançons un appel à ce que ceux qui ont des moyens au Tchad et ils sont nombreux, que ça soit les commerçants les haut fonctionnaires à donner une participation au rotary qui œuvre pour venir contribuer à diminuer les problèmes, les malheurs, les maladies et autres. C’est une bonne chose de venir nous donner 100 milles Francs, 500 milles Francs, ou 1 000 000 de Francs CFA. Je pense que si on peut le faire au Tchad, on peut être cité en exemple. Et c’est dans cette direction que je voudrai que les tchadiens avancent. Faire du Mécénat en contribuant à aider les autres pour avoir moins de problèmes.
Mahamat Ali Mouta : Merci Président
Saleh Kebzabo: Merci Monsieur le journaliste