Les manifestations fortement réprimées ce samedi 6 février par les forces de l’ordre se sont déroulées une semaine avant le sommet du G5 Sahel qui se tiendra du 15 au 16Fevrier à N’Djamena. Cette rencontre verra la présence du Président Français Emmanuel Macron. C’est pourquoi l’Association Survie demande à la diplomatie française de réagir face à cette répression et aux arrestations.
Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention Tchadienne de Défense des Droits Humains, et Fatimé Soumaïla, trésorière du parti Les Transformateurs ont été arrêtés.
Le coprésident de L’Association Survie, Patrice Garesio, déclare que la France a une responsabilité particulière. Il indique qu’en tant que « soutien historique de Idriss Déby, elle en a fait un allié incontournable de son implantation militaire dans le Sahel qui, au nom d’une prétendue stabilité, permet le maintien d’un pouvoir autoritaire. Prompte à donner des leçons de démocratie à la Russie de Poutine ou à la Turquie d’Erdogan, la France ferme les yeux quand il s’agit des dictateurs de son pré carré africain. »
Pour Survie, au nom de la lutte contre le djihadisme, la France soutient un régime autoritaire qui terrorise sa population et les militant.e.s des droits humains. Selon l’Association, le récent don de neuf blindés de la France à l’armée tchadienne en est une récente preuve. Le choix de N’Djamena comme QG de Barkhane et la présence de coopérants militaires auprès de Déby depuis qu’il est au pouvoir, montrent les liens organiques qui attachent la dictature de Deby à l’Etat Français, insiste-t-elle.
Les manifestations se sont déroulées 13 ans jour pour jour après la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh. A l’approche des élections présidentielles, ces répressions ont pour but d’empêcher la convergence des luttes entre société civile et opposition politique.
Créée il y a plus de 30 ans, l’association Survie décrypte l’actualité franco-africaine et se mobilise contre la Françafrique, qu’elle a fait connaître.