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Paix et sécurité

Le rapport de International Crisis group fait réagir le ministre de la défense Tchadienne

26 janvier 2021
Temps de lecture : 3 minutes

Le ministre délégué à la présidence, chargé des armées, des anciens combattants et des victimes de guerre du Tchad, Abali Sala, n’y est pas allé par quatre chemins pour critiquer le rapport de cet institution internationale. Il l’a fait lors de son point de presse tenu ce 25 janvier. « Ce rapport qui prétend être le produit de recherche d’une institution sérieuse et crédible, essaie, de façon insidieuse sur la base d’éléments subjectifs, de discréditer l’armée nationale tchadienne. Tout en mettant en exergue le caractère incontournable et le rôle déterminant qu’elle joue dans la lutte contre le terrorisme au sahel. » Fin de citation.

Fait rapportés dans le rapport du groupe International Crisis-Group

Ce rapport de 47 pages est basé sur des conclusions rapportées par les chercheurs du groupe et s’intitule « les défis de l’armée tchadienne ». Quelques faits liés aux problèmes de l’armée sont donc évoqués par le groupe. Il s’agit, notamment, de l’impunité, l’absence de la méritocratie, le clanisme, le communautarisme, la corruption.

Le rapport note que : « L’armée tchadienne, souvent sollicitée par ses voisins et les partenaires occidentaux, est une pièce maîtresse du dispositif contre le terrorisme au Sahel. Mais sa cohésion générale est faible, les tensions communautaires et les problèmes d’indiscipline y sont récurrents et, plus récemment, de nouvelles dissensions ont émergé en son sein ».

Cette conclusion se justifie par le fait que le traitement des troupes d’élites n’est pas équitable, il manque de représentativité régionale et ethnique aux postes de commandement, ce qui met à mal sa cohésion.

Pour International Crisis Group, l’armée est conquérante à l’étranger, mais n’est pas un facteur d’unité nationale sur son territoire. Elle est de plus minée par une absence de la méritocratie, l’impunité, la corruption. Les relations moins bonnes entre la population et les forces de défense sont aussi pointées du doigt.

« En février 2019, lors de l’incursion sur le territoire tchadien de rebelles de l’Union des forces de la résistance (UFR) depuis la Libye, certains officiers tchadiens de haut rang ont refusé de combattre leurs parents enrôlés dans la rébellion. La même année, des militaires ont exprimé leur réticence à aller combattre des groupes d’auto-défense dans la localité aurifère de Miski au nord du pays pour des raisons similaires. Dans ce contexte, les loyautés militaires sont fluides et dépendent surtout des circonstances ».

Pour relever les défis, ICG fait des propositions

Face à tous ces problèmes relevés, le groupe demande aux autorités de rendre l’armée plus « représentative de la population et renforcer sa cohésion interne ». Ce qui voudrait dire qu’il faut rendre transparent les processus de recrutement. ICG propose également « la sanction rapide des abus des militaires ». Pour cette institution, les autorités pourraient prévenir les conflits d’intérêts dans le déploiement lors des missions, où ce sont plus les hauts gradés qui s’arrachent des places.

Il est à noter que Crisis Group est une organisation indépendante qui s’emploie à prévenir les guerres et à élaborer des politiques avec pour but de bâtir un monde plus pacifique.

 

À propos de l’auteur

Eric lega