Le Général Didier Dacko commandant de la force du G5 Sahel a rendu visite à son homologue le Général Lucky Irabor, commandant de la Force multinationale mixte. Pour une deuxième fois au cours de son passage au sein du camp de la force, le Général Didier Dacko a daigné accorder une interview exclusive à notre radio. Notre confrère Mahamat Issa Goukouni l’a croisé à la sortie d’une rencontre. Sans rendez-vous préalable la spontanéité et disponibilité du Général malien a ému notre rédaction. Merci Mon Général !
Mahamat Issa Goukouni : Mon général ou en est-on avec le financement du G5 Sahel ?
Général Didier Dacko : La question du financement de la force conjointe du G5 Sahel est une question fondamentalement politique et nous au niveau du commandement de la force conjointe, nous mettons tout en œuvre tout ce qui est à notre possible pour faire avancer l’opérationnalisation de la force conjointe. Les premiers éléments qu’on peut voir sur le terrain ce sont les bataillons qui sont déployés sur le terrain même si les effectifs ne sont pas au complet, les postes de commandement que ce soit à Sévaré ou les postes des différents fuseaux sont également en place ; ce qui constitue peut-être les insuffisances ce sont peut-être les équipements et les infrastructures. Les dispositions sont en cours au niveau politique pour résoudre ces différentes questions.
MIG : Quel est l’était des lieux de la force ?
GDD : L’état des lieux de la force, au niveau du commandement, nous sommes à 80 pourcent des effectifs, au niveau des bataillons nous sommes à 70 pourcent des effectifs sur le terrain et ces bataillons sont dans des conditions ou elles peuvent déjà mener des opérations sut tous les fuseaux. Déjà au fuseau centre ou la menace terroriste est la plus accrue, la force a déjà conduit trois opérations et certainement d’autres opérations qui viendront.
MIG : Quels sont les bilans des opérations ?
GDD : Les bilans des opérations nous ne les percevons pas en termes d’ennemis capturés ou d’ennemis tués ou neutralisés. Dans la bande sahélo-sahélienne la nature de l’ennemi est plutôt toute particulière. L’ennemi est fugace, l’ennemi est quasiment invisible et vit au sein des populations. Onc plus nous tissons des relations avec les populations mieux nous pensons que nous avons des chances de pouvoir avoir des actions directes sur les terroristes. Donc pour nous les bilans c’est d’abord les relations que nous tissons avec les populations au maximum. Déjà notre capacité à mener des opérations conjointes dans le cadre multinational de nos différents pays, dans le cadre de notre opérationnalité, de nos moyens de transmission et même de nos moyens de combats. Déjà parvenir à mener des actions comme cela dans des endroits où nous ne le faisions pas avant, nous pensons que ce sont des avancées dans le cadre des opérations.
MIG : Pourquoi visiter la force multinationale mixte mon général ?
GDD : La Force multinationale mixte est une force sœur. Et je puisse vous dire que la force multinationale mixte du G5 Sahel dans sa création, il y a beaucoup de textes qui sont tirés des textes de la force multinationale mixte. Au-delà de cet aspect c’est une force partenaire, nos actions sont complémentaires et nos missions sont les mêmes. Autant la force multinationale mixte se bat pour l’éradication de Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad, autant la force conjointe est orientée sur l’éradication du terrorisme dans la bande sahélo-sahélienne. C’est une force sœur, nos actions demeurent complémentaires et nous ne pouvons pas aller l’une sans l’autre.
MIG : Pensez-vous toujours que les médias ont un rôle à jouer dans la lutte contre le terrorisme ?
GDD : Je suis formellement convaincu de cela. Je suis particulièrement de ceux qui pensent que les médias constituent une de nos colonnes de bataille contre le terrorisme, parce que les médias constituent les vecteurs de nos idées, vecteurs des Etats qui nous ont mandatés pour résoudre ces questions. C’est seul avec les médias que les actions que nous menons au profit des populations seront efficientes.