Les locaux de Radio FM Liberté ont été investis le week-end dernier par les agents de la police nationale tchadienne. Les faits se sont produits le vendredi 27 novembre en fin de matinée sous le regard impuissant des passants.
Selon Djekourniga Kaoutar Lazare, le directeur de cette station, les policiers étaient armés jusqu’aux dents. Ils sont arrivés a bord de quatre véhicules de marque Toyota.
Une dizaine de journaliste issu des radios privées de la capitale suivait ce jour une formation sur les différents genres journalistiques. La formation était initiée par l’Union des Radios Privées du Tchad(URPT).
Le président de cette union, Mékondo Sony, a fustigé l’acte posé par ces policiers. Il est inadmissible selon lui, que les forces de l’ordre investissent une radio pendant que les journalistes sont en formation.
Selon des témoins oculaires, des grenades lacrymogènes ont été tirées dans la cour de la radio après une brève discussion avec les journalistes. C’était la débandade dans la cour de la radio, a expliqué André Kodmadjijar, journaliste à FM liberté et correspondant de la Voix de l’Amérique au Tchad. Une jeune stagiaire en journalisme s’est écroulée après avoir inhalée du gaz lacrymogène.
Daruiston Blaise, correspondant de la Deutsche Welle, a dit avoir été menacé par le chef des renseignements.
Il faut rappeler que la police n’avait aucun mandat d’arrêt. Selon un communiqué de la police nationale, les agents de sécurité cherchaient plutôt à empêcher la tenue d’un forum citoyen qui devait se tenir du 27 au 29 novembre dans la capitale. Argument battu en brèche par le député Béral Mbaikoubou qui estime que le pouvoir cherche plutôt à faire taire les défenseurs des droits de l’homme.
Le journaliste Nara Hantolom a appelé le chef de l’Etat à s’impliquer personnellement pour faire respecter la démocratie au Tchad. Le coordonnateur national de la ligue tchadienne des droits de l’homme Baldal Oyamta, a appelé la police à plus de responsabilité. S’attaquer à la FM Liberté, s’est s’attaquer aux sans voix a expliqué Baldal Oyamta.
Rappelons que la journée du 1er décembre a été déclarée journée sans radio par l’Union des Radios Privées du Tchad(URPT). Cette journée coïncide avec celle de la liberté de la démocratie célébrée chaque année au Tchad.