Dans « Les Voix du Lac », l’émission de Ndarason qui donne la parole aux auditeurs de la province du Lac pour parler de leurs préoccupations, Abdou Youssouf Wollimi a reçu une quinzaine d’appels du Lac.

Ce matin, il était question de l’appel à la grève lancé par la plateforme syndicale des secteurs publics du Tchad contre la hausse des prix du carburant.

Au Tchad, un arrêté conjoint pris le 14 février dernier par le ministre des Finances et celui du Commerce a revu en hausse les prix des produits pétroliers à la pompe à N’Djamena et dans les provinces. Le nouvel arrêté fixe le prix de l’essence à 730 F CFA au lieu de 518 F CFA, soit une augmentation de 212 F CFA. Celui du gasoil passe de 700 F CFA à 828 F CFA, soit une hausse de 128 F CFA. Le litre de pétrole est actuellement vendu à 580 F CFA, soit une augmentation de 30 F CFA.

Quelques jours après cette annonce, la plateforme syndicale des secteurs publics du Tchad, à l’issue de son assemblée générale a appelé à une grève d’une semaine en guise d’avertissement au gouvernement tchadien face à la hausse des prix du carburant.

Durant 40 minutes, nos auditeurs ont évoqué leur ressenti face à l’appel à la grève.

Pour notre auditeur de Dinaou, Brahim Abakar, la grève ne peut pas résoudre le problème de la flambée des prix du carburant au Tchad. Il a appelé tous ceux qui disposent des moyens de déplacement  à les garer à la maison pour éviter d’acheter le gasoil et l’essence. C’est la stratégie qui, selon Brahim Abakar, pourrait contraindre le gouvernement à diminuer les prix du carburant.

Blama Adam Korey a pour sa part indiqué que  la grève fera souffrir davantage les populations déjà pauvres. « Aujourd’hui ce sont les pauvres qui paient les prix de cette grève si les écoles et les hôpitaux viennent à fermer leurs portes », a fait savoir notre auditeur, qui n’a pas manqué l’occasion de mentionner que les populations du Lac souffrent déjà de la flambée des prix des denrées alimentaires. « Les conséquences de cette grève pourraient accentuer la crise économique qui sévit au Tchad où les plus vulnérables sont les victimes », a conclu Blama Adam Korey.

De son côté, Mahamat Ali de Matafaoua, une localité située près de Bol, a souligné que  la hausse des prix de l’essence et de gasoil impacte déjà négativement sur les frais de transport et les travaux champêtres. « Un litre et demi se vend actuellement à 2 000 F CFA au village, nous sommes donc obligés de faire recours à l’utilisation du gaz butane pour pomper l’eau et arroser nos champs », a-t-il témoigné.  « Je suis pour la grève et je suis d’accord que les syndicats partent en grève même si cela risque d’aggraver nos conditions de vie. Je suis un villageois sinon, j’allais même accompagner les grévistes », a lancé notre auditeur Mahamat Ali de Matafaoua.