Le monde a célébré ce 28 mai 2024, la Journée Mondiale de l’Hygiène Menstruelle. Cette journée est dédiée à la sensibilisation et à l’éducation des filles sur la conduite à tenir pendant leur période de menstruation. Cependant, force est de constater que dans certaines communautés tchadiennes, la question reste malheureusement tabou. Les règles sont perçues comme déshonorantes et honteuses. Les femmes ne doivent absolument pas en parler, encore moins en présence des hommes.
Des auditeurs de Ndarason partagent sur la question
Abba Kaka, écoutant Ndarason depuis Kalam-Kalam dans le Chari Baguirmi, très ravi de notre thème du jour, confirme que dans son village, les jeunes filles n’ont pas les informations en ce qui concerne leur menstruation. « C’est très important pour ces filles d’avoir de connaissance sur leur corps et ses potentiels changements car, ça leur permet de connaître leur religion et respecter les piliers de l’islam ». D’après cet auditeur, il est de la responsabilité des femmes de conseilleurs aux filles et leur apprendre tout ce qu’elles sont censé connaitre sur leur corps et comment rester propre en cas de menstrues. « Les pères, la plupart de temps ne se mêlent pas de cette question », dit Abba Kaka tout en invitant les parents de s’arranger à ce que les filles ne manquent jamais de quoi à garder une bonne hygiène peu importe les circonstances.
Les menstrues, une question de réligion pour certains
Abdoulaye Yerima, notre fidèle auditeur de Karal dans le Hadjer Lamis, affirme n’avoir jamais parlé de la menstruation avec ses filles. « J’ai toujours demandé à leur mère de leur montrer le nécessaire afin qu’elles soient outillées en ce qui concerne leur religion ». Pour lui, la religion a ses principes et il faut que les parents éduquent leurs enfants sur certaines règles. « Par exemple, quand une femme a ses menstrues, elle arrête la prière et s’abstient de jeûner. Si tout ceci ne leur est pas appris, elles iront à l’encontre des pratiques religieuses et ce n’est pas bien ».
Instruire très tôt les filles sur les menstruations pour éviter des troubles psychologiques
Falmata Abba captant Ndarason depuis Ridina (N’Djamena), trouve qu’il est très important de parler des menstruations assez tôt avec les filles même si ce sujet reste encore tabou dans la société tchadienne. « Les filles peuvent avoir leur règle pour la première fois dès leur bas âge et cela peut les troubler psychologiquement ». Leur parler très tôt des changements que pourrait avoir leur corps est selon notre auditrice Falmata Abba l’idéal car « elles vivront mieux l’expérience quand se présente à elle ».
« Les Voix du Lac », donne la parole aux auditeurs des provinces du Lac sur radio Ndarason. L’animateur Oumar Yana a reçu une vingtaine d’appels ce mercredi 29 mai 2024.
