Dans « Les voix du Lac », l’émission de Ndarason qui donne la parole aux auditeurs, Abdou Youssouf Wolimi a reçu une dizaine d’appels. Ce matin, il était question de la prise en charge des victimes des accidents de la circulation dans la province du Lac.

Durant 40 minutes, nos auditeurs ont tous évoqué la rareté, voire l’absence des structures sanitaires pour la prise en charge des victimes des accidents de circulation.

Au Tchad, les accidents de la route sont de plus en plus nombreux. Ils sont estimés à 5 171, soit un taux de 3.82% de décès, selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2022.

Mahamat Allamine, a confié que « la plupart des jeunes accidentés font recours aux tradipraticiens », et conseille à ceux qui ont des « fractures d’aller à l’hôpital pour être bien soignés ».

Djido Mahamat, quant à lui, a fait savoir que « les victimes font recours aux tradipraticiens, car ils n’ont pas d’autres choix dans les coins reculés du Lac ».

Selon lui, « la plupart des personnes admises à l’hôpital avec des fractures sont amputées. Certains perdent leurs bras, d’autres leurs jambes, parce qu’il n’y a pas de bons praticiens dans ce domaine. C’est ce qui amène beaucoup des personnes à faire recours aux tradipraticiens ».

Allaye Brahim un autre auditeur a raconté que « par le passé, les tradipraticiens soignaient correctement les fractures, mais de nos jours ils ne sont plus bons et leurs interventions sont souvent des échecs ».

Abdoulaye Yerima, un auditeur de Ndarason a dénoncé « les jeunes qui conduisent la moto sous l’effet de stupéfiant. Ce qui aggrave souvent les accidents ».  D’après lui, « au moins neuf jeunes ont trouvé la mort cette année à Karal dans le Hadjer-Lamis et les localités environnantes ».

À N’Djamena, un cabinet médical spécialisé dans la prise en charge des accidentés de la voie publique a été ouvert le lundi 23 octobre 2023.  Selon le responsable de ce cabinet médical, le Chirurgien orthopédiste traumatologue, Dr Andjeffa Valentin, a indiqué que « l’objectif est d’appuyer les efforts du gouvernement tchadiens dans la prise en charge efficiente des fractures et traumatismes physiques subits au cours de graves accidents de circulation ». Il a invité la population à « conduire immédiatement les accidentés dans des centres de santé spécialisés en cas de traumatismes ou de fractures pour une meilleure prise en charge sanitaire ». Il a rappelé que « la prise en charge devient plus complexe lorsque le patient est d’abord soigné chez un tradipraticien ».