Au Mali, une coalition de partis juge « catastrophique » le bilan de la junte après deux ans d’exercice du pouvoir. Dans un communiqué, le Cadre d’échange fait ainsi entendre une rare voix dissonante. « Le bilan est catastrophique et la situation est inquiétante », dit la coalition regroupée sous le nom de Cadre d’échange, dans un communiqué reçu samedi par l’AFP.
En effet, le Cadre d’échange réunit une dizaine de partis et regroupements de partis, dont le Rassemblement pour le Mali de l’ancien président Keïta et le Yelema de l’ancien Premier ministre Moussa Mara. Ce dernier souligne que « la situation se dégrade dans presque tous les domaines et de graves menaces pèsent sur l’unité et la souveraineté nationales ».
La « presque totalité du territoire » est sous le contrôle des jihadistes qui « montent visiblement en puissance »; « le panier de la ménagère n’a jamais été aussi vide »; « les libertés fondamentales sont régulièrement violées », détaille l’ancien Premier ministre Moussa Mara.
Pour rappel, le 18 août 2020, un groupe de colonels, dont le futur chef de la junte Assimi Goïta, a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta après des mois de contestation contre l’incapacité à stopper l’expansion jihadiste et la violence, le marasme économique et la corruption. Un second coup d’État en mai 2021 a renforcé leur emprise. Les expressions dissidentes sont devenues exceptionnelles, étouffées par les injonctions à l’unité nationale et les mesures répressives.