Plusieurs centaines de personnes sont mortes ou portées disparues sur les routes migratoires irrégulières qui traversent le Niger vers l’Afrique du Nord, à travers le désert, au cours du premier trimestre de cette année. C’est ce qui ressort d’un rapport sur les flux de population au Niger, publié par l’Organisation internationale des migrations (OIM), à travers sa Matrice de suivi des déplacements.
Les flux de population au Niger sont en hausse de 20% au premier trimestre de cette année, par rapport aux trois derniers mois de 2022, note ce rapport de l’OIM. Un tiers de ces flux sont des mouvements internes au Niger, le reste est transfrontalier, qu’il s’agisse d’entrer ou de sortir du pays. Les données sont recueillies auprès des voyageurs à dix points de passage pour analyser les tendances de mobilité. Cette hausse, selon ce rapport, s’explique à la fois par les déplacements vers des sites aurifères et par les expulsions de migrants d’Algérie et de Libye.
Une très large majorité des personnes observées par les équipes de l’OIM entre janvier et mars sont des hommes adultes. 18% sont des femmes, 9% des mineurs viennent surtout du Niger ou de pays limitrophes, et avancent principalement des raisons économiques à leurs déplacements.
Ces déplacements se font dans des conditions très dures pour ceux qui empruntent les routes migratoires irrégulières qui traversent le Niger en direction de l’Afrique du Nord puis de l’Europe. 528 personnes sont décédées ou portées disparues sur cette même période, au Niger, en Algérie et en Libye en raison des transports dangereux, de maladies, de violences ou de famine, déshydratation ou manque d’abris.
Avec RFI