Le projet « Jeunesse Diffa » est arrivé à terme. Prévu pour une durée de quatre ans, ce projet a été financé par l’Agence Française de Développement (AFD) avec la participation de l’Etat du Niger à travers la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP). Sa mise en œuvre a été faite par un consortium de trois ONG internationales que sont CARE International, Plan International et Aide et Action Internationale, appuyées par des organisations locales. L’objectif était d’améliorer les conditions de vie des jeunes à travers la restauration de la paix et le renforcement de la stabilité sociopolitique et économique de la région. C’est ainsi que douze communes de ladite région ont pu bénéficier de ce projet.
Pourquoi un tel projet à Diffa ?
Depuis 2013, la région de Diffa fait face à une crise humanitaire sans précédent avec pour conséquences immédiates des conflits, des exactions et autres actes terroristes. On estime que 302 387 personnes se sont déplacées. Parmi elles, 184 404 sont des déplacés internes, 88 668 des réfugiés et 29 315 des retournés.
Les populations victimes étaient confrontées à une rupture de confiance caractérisée par une méfiance entre membres des familles et de leurs communautés, des dénonciations et soupçons et une restriction des activités sportives et culturelles. L’économie locale a été fragilisée car le fonctionnement des marchés, la mobilité des personnes et des biens, les AGR de service, la vente en détail des hydrocarbures et les activités de moto taxis ont été mises à mal par le climat sécuritaire.
Les jeunes étaient davantage victimes de cette insécurité, faisant face à différents maux dont le manque de travail ou le sous-emploi qui pouvaient faire d’eux des adeptes ou proies faciles pour les groupes armés. Le projet visait donc à soutenir les efforts du gouvernement nigérien dans le cadre d’ un retour de la paix pour stabiliser la situation ainsi que les initiatives des acteurs locaux en vue d’un retour rapide au calme et à la stabilité dans la région de Diffa. C’est ainsi que les ONG CARE International, Plan International et Aide et Action Internationale, avec leurs partenaires locaux KARKARA, AREN et NIGETEC, ont élaboré le Projet « Jeunesse Diffa ».
Une cinquantaine d’activités basées sur cinq piliers stratégiques
Mis en œuvre par ce consortium d’ONG, le projet a tourné autour d’une cinquantaine d’activités basées sur cinq piliers stratégiques majeurs à savoir des activités culturelles et sportives ; des apports d’épargne et de crédit ; des formations professionnelles de jeunes en vue de leur insertion socioprofessionnelle ; une reflexion sur la bonne gouvernance et la citoyenneté et des compétitions intercommunales.
Selon le Secrétaire Général du Conseil Régional de Diffa, Issaka ABDOU ALI, « les efforts aujourd’hui doivent aboutir à ce que les jeunes s’approprient les résultats de ce programme qui constitue un argumentaire pour le Gouvernement, les collectivités et d’autres partenaires pour chercher des financements semblables pour améliorer la qualité de vie de la jeunesse dans la région de Diffa. »
Il faut noter qu’après quatre ans de mise en œuvre, le projet « Jeunesse Diffa » a atteint des résultats non négligeables : 57 associations culturelles et sportives ont été mises en place et équipées. A travers ces associations, 2.965 jeunes ont été touchés. Pour ce qui concerne les travaux de main d’œuvre de haute intensité, 3.000 jeunes ont été touchés dans des activités d’hygiène et d’assainissement, dans la construction d’infrastructures.