Réuni en conseil de gouvernement sous la présidence de Mohamet Bazoum, le gouvernement du Niger a décidé, ce jeudi 21 octobre 2021, de proroger l’état d’urgence sanitaire sur toute l’étendue du territoire national, rapporte l’Agence Nigérienne de Presse. La raison justifiant cette reconduction est la persistance de la pandémie et de son caractère éminemment pathogène et contagieux, selon les autorités. Cette prorogation est d’une durée de trois mois et s’étale du 4 novembre 2021 au 1er février 2022.
La mesure instaurant l’état d’urgence sanitaire ne date pas d’aujourd’hui. Elle avait déjà été prise en avril 2020, pour les mêmes raisons qu’aujourd’hui. Avec cette décision, le gouvernement voulait faire face à la menace du covid pour la santé de la population, avec les conséquences socio-économiques qui en découlent.
Mais l’état d’urgence concernait auparavant la région de Diffa, la région de Tahoua, la région de Tillabéri où l’état d’urgence sécuritaire avait aussi été instauré à cause des attaques organisées et perpétrées par des groupes terroristes, dont les conséquences étaient néfastes sur l’ordre public et la sécurité des populations et de leurs biens.
Une décision critiquée par la société civile
La plupart des membres de la société civile se sont levés pour critiquer énergiquement ces décisions qui font l’objet depuis un bon bout de temps de reconduction. Certains ont qualifié le corona virus de pandémie « prétexte », ils estiment que les chiffres avancés ne sont pas réels et que le gouvernement veut maintenir une restriction aux rassemblements. « C’est une incompréhension totale. Cet état d’urgence sanitaire est fait pour rétrécir l’espace civique. Si vous regardez les chiffres, c’est juste un prétexte pour empêcher les citoyens de jouir de leur liberté. Vraiment, la pandémie n’évolue pas au Niger », a réagi Maikoul Zodi, coordinateur de Tournons la Page au Niger, un mouvement de la société civile.
Pour rappel, le Niger a enregistré son premier cas de COVID-19 le 19 mars 2020. Les chiffres ont grimpé pour atteindre plus de 5000 cas positifs et plus de 100 décès.