La Commission nationale des droits de l’homme a versé environ 700 000 dollars (607 000 livres sterling) d’indemnités aux victimes de brutalités policières. Cinquante-huit personnes au total ont été indemnisées, principalement des membres des familles de victimes.
Une décision consécutive aux enquêtes sur les plaintes déposées par des familles de victimes. Celles-ci accusent la police d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, d’arrestations illégales et de détentions prolongées ainsi que de saisies illégales de biens.
Le chef de la commission des droits de l’homme, Tony Ojukwu, a déclaré que le paiement était un geste d’excuse du gouvernement envers les victimes, reconnaissant que leurs droits avaient été violés. Il a précisé que le paiement en espèces ne devait pas être considéré comme représentant le coût réel des violations ou des préjudices subis par les victimes, expliquant que le mandat de la commission était de protéger les droits des Nigérians.
Pour rappel, en octobre 2020, les brutalités policières et les violations des droits de l’homme commises par l’unité de police Special Anti-Robbery Squad (Sars) avaient déclenché une protestation nationale sous la bannière du hashtag #EndSars. Des milliers de personnes étaient descendues dans les rues afin d’exprimer leur colère et leur solidarité envers les victimes.
Les forces de sécurité avaient violemment réprimé ces manifestations pacifiques, notamment à Abuja, à Lagos et ailleurs dans le pays. Des recherches menées par l’ONG Amnesty International avaient permis d’établir que l’armée et la police nigérianes avaient tué au moins 12 personnes le 20 octobre 2020 au péage de Lekki et dans le quartier d’Alausa, dans l’État de Lagos.