Le gouvernement local de l’émir de Machina, dans l’État de Yobé au Nord-est du Nigeria demande aux autorités nigérianes de créer des conditions pouvant permettre aux institutions traditionnelles du pays de participer à l‘édification de la nation nigériane.
Selon Alhaji Bashir Albishir Bukar Machinama, chef traditionnel nigerian, interrogé ce mercredi par Radio Ndarason Internationale, les institutions traditionnelles peuvent jouer un rôle très import dans le processus de développement socio-économique du pays.
Le chef traditionnel nigérian a également rappelé que dans certaines régions du pays, les habitants préfèrent trancher leurs litiges auprès des chefs traditionnels que des autorités administratives. Il déclare que : « La confiance qui existe entre les chefs traditionnels et la population n’est pas la même que celle qu’il y a entre les institutions politiques et la population ». Selon Alhaji Bashir Albishir Bukar Machinama, les habitants ont conscience que devant les autorités traditionnelles, ils peuvent avoir gain de cause et entrer dans leur droit, au cas où ils sont lésés.
L’émir Machinama a déclaré, en outre, critiquer la politique actuelle sur la base de laquelle fonctionne les institutions de l’Etat du Nigeria. Pour lui, cette politique mérite d’être reformée dans un bref délai.
La question de l’intégration des chefs traditionnels au pouvoir politique se pose également dans les autres pays du bassin du Lac Tchad, notamment au Tchad. C’est pourquoi, le 25 septembre 2018, le président tchadien Idriss Deby Itno a réuni l’ensemble des autorités locales traditionnelles du pays à N’Djamena pour participer à une grande conférence sur la place et le rôle des chefs traditionnels au Tchad. Cette réunion a permis au président tchadien de mettre les chefferies traditionnelles au cœur du développement durable. Idriss Deby Itno a déclaré à cette occasion que les chefs traditionnels au Tchad sont les gardiens des us et coutumes, des valeurs culturelles et des traditions. A ce titre ils doivent selon lui, jouer un rôle non négligeable dans la construction et le maintien de la concorde civile et de l’unité nationale