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La question de la transhumance et les conflits agriculteurs- éleveurs au Tchad

14 décembre 2017
Temps de lecture : 7 minutes

L’économie du Tchad est en grande partie supportée par l’élevage. Jadis deuxième après l’agriculture, il est relégué au troisième rang depuis l’écoulement de la première goutte du pétrole en octobre 2003. A cause de l’environnement et du climat dans le pays, les éleveurs sont obligés de se déplacés, du Nord vers le Sud, avec bêtes et biens,  pour trouver du pâturage. Mais la transhumance est quelquefois la cause des confits communautaires dans certaines régions au Tchad.

A ce propos, Dandal Kura Radio International s’est entretenu avec l’expert en communication du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel Mahamat Abderamane Souleymane. Nous vous proposons ici cette interview.

DKRI : Est-ce- que l’itinéraire de transhumance est tracé ?

Mahamat Abdramane Souleymane : Le cadre des activités régionales  de projet d’appui au pastoralisme au sahel, PASP, a vu le jour suite à la déclaration de N’ Djamena et de Nouakchott sur le pastoralisme en mai et octobre 2013. Les objectifs du projet est d’améliorer l’accès des moyens et des services de production essentiels et l’accès au marché des éleveurs transhumants et les agropasteurs. Ceci, le long des axes de transhumance et les zones transfrontalières des six pays du sahel, à savoir, le Tchad, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Sénégal.

Dans le cadre de réalisation du projet PRAPS Tchad, on a envisagé de tracer et de réhabiliter les couloirs de transhumance existants. Le projet a répertorie  six  milles kilomètres de  couloirs d’accès. Il doit finaliser l’atlas national de transhumance.

L’objectif principal est que la transhumance générale ait lieu pour éviter les conflits. Vous savez notre pays est un pays d’élevages, les éleveurs quittent le nord pour descendre vers le sud ou vice versa donc il faut canaliser ces transhumants pour ne pas avoir un problème avec les agriculteurs et les agropasteurs sédentaires

DKRI : Est –ce- que les six kilomètres d’itinéraire tracés sont à l’intérieur du Tchad ou aussi dans les six pays du sahel ?

Mahamat Abdramane Souleymane : C’est pour le Tchad. On répertorie les six milles kilomètres pour finaliser l’atlas national.

DKRI : Qu’es ce qui est prévu pour les 5 autres pays ?

Mahamat Abdramane Souleymane : Dans chaque pays, il y a l’objectif fixé au niveau national. Ils ont des couloirs de transhumance à faire, ils ont des puits à réhabiliter, ils ont des parcs de vaccination à construire ils ont des centres vétérinaires à construire donc chaque pays a ses spécificités au niveau national.

Nous avons au Tchad en priorité la construction et la réhabilitation des quelques locaux dans les régions et aussi l’aménagement des ouvrages hydrauliques des marres puits, les stations pastorales, la sécurisation de gestion des pâturages, l’installation des pharmacies pastorales et aussi la réalisation des 150 analyses de contrôles annuels.

DKRI : Comment faut-il faire pour avoir la zone de pâturage en saison pluvieuse au Tchad ?

Mahamat Abdramane Souleymane : En matière de pastoralisme et de pâturage, nous suivons de plus près. Nous avons dernièrement parlé des sècheresses et des manques des pluviométries dans certaines régions. Donc, on prévoie déjà une crise qui s’annonce. Nous, au niveau du lac, Kanem et du bahr el ghazel on se prépare en conséquence pour venir en aide aux pasteurs et aux agro-pasteurs qui seront certainement menacés par le manque de pâturages due à la faible pluviométrie. Si on remarque actuellement que les éleveurs sont allés vers le Sud et les quelques bétails qui sont restés dans la région et les localités auront des sérieux problèmes de pâturage. C’est pourquoi ce projet est en train de faire face à ce qu’on appelle crise pastorale.

DKRI : Pourquoi le Conflit entre agriculteurs et éleveur persiste malgré ce projet de transhumance?

MAS : Concernant le confit entre agriculteurs et éleveurs, la responsabilité est partagée. Parfois les éleveurs par imprudence laissent leurs troupeaux entré dans les champs, ça cause un conflit. D’autres fois, les couloirs de transhumance sont utilisés par les agropasteurs ou soit les citoyens sédentaires d’à côté. Ils cultivent dans les couloirs des transhumances ou à côté. Donc, c’est le non-respect du couloir de transhumance.

Donc le projet fait de sorte que tous les canaux de communication et surtout mes radios communautaires pour sensibiliser et informer les pasteurs et agropasteurs pour que chacun respecte ses couloirs de transhumance dans la mesure du possible et éviter au maximum de faire divaguer les bétails dans le champs ou de cultiver dans un couloir de transhumance.

DKRI : Au-delà de la sensibilisation par les radios communautaires qu’est- ce – que vous avez prévus pour le respect de couloir de transhumance ?

Mahamat Abdramane Souleymane : En  dehors de la sensibilisation par les radios communautaires, nous faisons les descentes sur les terrains pour rester en direct avec ces pasteurs et agropasteurs. Nous les expliquons notre projet. Nous faisons des panneaux de signalisation et de sensibilisation concernant les couloirs de transhumance. Nous faisons aussi des causeries-débats avec les agriculteurs et les éleveurs pour mettre chaque partie concernée devant ses responsabilités et trouver une solution à la fin des causeries.

DKRI : Avez-vous déjà fait des causeries-débats avec les éleveurs et agriculteurs ou bien c’est sur le projet ?

Mahamat Abdramane Souleymane : Nous avons déjà fait. Le projet entre dans sa troisième année. Nous sommes descendus sur terrain pour leur expliquer la cohabitation pacifique afin d’éviter le confit agriculteurs- éleveurs.

DKRI : Quel bilan tirez-vous depuis l’existence de ce projet ?

Mahamat Abdramane Souleymane : Depuis l’existence de ce projet, il n’a pas eu d’incident majeur dans les zones couvertes par le projet : La a tension a baissé. Le fait d’associer les agriculteurs et éleveurs,  et discuter ensemble leurs a fait comprendre leurs responsabilités.

L’année 2018 est l’année de réalisation des ouvrages et les couloirs de transhumance.

 

DKRI : Quelle différence faite vous entre la première année du projet et la troisième ?

Mahamat Abdramane Souleymane : La première année du projet était celle de mise en place du projet au niveau national. La deuxième était celle de l’étude de l’impact environnemental et social du projet pour la réalisation des ouvrages. Toutes les études sont faites et les résultats sont concluants. Donc, en 2018, nous allons passer aux réalisations des ouvrages ?

DKRI : Qu’avez-vous remarquez à propos du non-respect des couloirs des transhumances dans la région du lac ?

Mahamat Abdramane Souleymane : Il n’y a pas des spécificités d’une région par rapport aux autres. Toutes les régions sont les mêmes dans le cadre du respect des couloirs de transhumance. Dans la région du  lac, la vaccination des bovins, des bétails et la construction des parcs de vaccination sont prévues.

La rédaction Dandal Kura Radio International

 

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Ali