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Recrudescence du Conflit éleveurs-agriculteurs au Tchad

6 août 2018
Temps de lecture : 3 minutes

Au Tchad, les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont récurrents. Les affrontements se soldent bien souvent par des morts et des blessés. La violence des protagonistes lors du règlement des conflits menace dangereusement la cohésion sociale. Plusieurs facteurs peuvent, expliquer l’escalade de la violence entre ces deux acteurs clés du développement agropastoral.

 D’abord, il n’existe pas, au plan National, un mécanisme de résolutions des conflits entre agriculteurs et éleveurs. En cas de Conflit, les protagonistes ont recours à divers procédés sinon modes de règlements de litiges pour régler les différends qui les opposent.  Il s’agit entre autres, du règlement par consensus  et du règlement au niveau de la sous-préfecture et ou de la gendarmerie. Ces institutions  pour la plus part non Etatiques, sont mises en place par les protagonistes eux même ou les autorités.

 Ensuite,  la loi n° 31 /10/1959 qui réglemente la transhumance au Tchad est largement dépassée par les contraintes écologiques et l’évolution des mouvements  des animaux et des populations. Il n’existe véritablement pas des couloirs de transhumance pour éviter que les animaux des éleveurs n’aillent  pas saccager les champs des agriculteurs.

Selon le Cheikh Goni Elkenimi « L’agriculteur comme l’éleveur doit comprendre que sa liberté commence là où s’arrête celle des autres. Si par mauvaise fois, l’éleveur laisse ses troupeaux aller saccager  le champ de l’agriculteur, il aura des comptes à rendre un jour devant Dieu.» Il exhorte les éleveurs à adopter une attitude qui honorent Dieu.

Pour certains citoyens Tchadiens que nous avons interrogés à N’Djamena, mieux que les tentatives de conciliation, c’est la prévention qui devrait être priorisée. Pour eux, la plupart des conflits, sont le fruit d’une mauvaise compréhension mutuelle des règles et règlements fonciers qui protègent les terres agricoles et les routes de transhumance. Ainsi, ne serait-il pas opportun toujours selon eux, d’organiser des séances de sensibilisation regroupant aussi bien les agriculteurs que les éleveurs ?

Les éleveurs et agriculteurs doivent travailler de concert car, ils sont complémentaires disent-ils. « L’éleveur a besoin du mil de l’agriculteur et l’agriculteur a besoin de la viande de l’éleveur » lance Abel, un jeune Clando man. Pour lui, la paix n’a pas de prix et est le seul gage de stabilité et de développement socio-économique d’un pays. Il est donc, inconcevable que  les éleveurs et agricultures s’ entre déchirent. Le dialogue doit être privilégié en tout lieu et en tout temps.

À propos de l’auteur

Ali