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Santé

Santé : Au Tchad, 1 femme sur 16 risque de mourir pendant l’accouchement

6 avril 2022
Temps de lecture : 2 minutes

Par Gloria Ronel

“Aucune femme ne doit perdre la vie en donnant vie !’’  Ce slogan est-il d’actualité dans les programmes du nouveau gouvernement de Transition ?
La question mérite d’être posée, car malgré les engagements pris par le gouvernement tchadien, la mortalité maternelle et infantile va crescendo .

Combien de femmes meurent dans la capitale tchadienne et en province en donnant vie ?  Selon les données récentes présentées par le ministre de la Santé publique et de la Solidarité nationale, le taux de mortalité maternelle est de 860 pour 100 000 naissances. La mortalité néonatale reste élevée avec 33 pour 1 000 naissances . La mortalité infantile est à 78% de naissances vivantes et la mortalité infanto-juvénile à 122% de naissances vivantes.

Aujourd´hui, au Tchad, 1 femme sur 16 en âge de procréer risque de mourir pendant l’accouchement ; le taux d’accouchements assisté par un personnel qualifié est bas et estimé à 28%.  Seules 29 formations sanitaires sur 158 requises offrent en permanence les soins obstétricaux et néonatals d’urgence, selon l’OMS. Ces différents taux sont plus préoccupants en milieu rural où les pratiques traditionnelles néfastes sont encore importantes.

Le gouvernement tchadien  et ses partenaires  ont élaboré une feuille de route pour l’accélération de la réduction de la mortalité néo-natale et infantile ; mais cette volonté politique semble toujours dans  les tiroirs des ministères  .

Où en est-on avec la Campagne sur la réduction de la mortalité maternelle en Afrique instaurée par l’ancienne Première dame, Hinda Déby Itno ? Que fait-on du slogan d’Addis Abeba de 2009 selon lequel, « aucune femme ne doit perdre la vie en donnant la vie » ?
Au regard de la situation qui prévaut, l’on peut se permettre de dire  que presque rien n’est fait dans ce pays pour améliorer la couverture sanitaire en faveur de la femme. Si dans d’autres pays, la visite prénatale, l’accouchement assisté et la planification familiale permettent de réduire la mortalité maternelle ; cela est loin d’être une réalité au Tchad. La situation des femmes et des enfants demeure inquiétante. Il faudra encore et encore des réflexions et des décisions importantes sur la question de la mortalité maternelle dont le taux est l’un des pires au monde. C’est une question de choix et de responsabilité.

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Ronel Gloria