En 2020, des déplacements de masse ont occasionné de l’instabilité dans de nombreuses familles de la province du Lac , avec comme conséquence la séparation des enfants de leurs parents.
Cette année a été marquée par des événements tragiques ayant conduit des milliers de personnes à se déplacer de leurs localités pour trouver refuge ailleurs. Ce qui est le cas pour la population de la province du Lac, une localité qui partage les frontières avec le Nigeria d’un côté et de l’autre avec le Niger et le Cameroun.
L’opération « colère de Bohoma » a fait déplacé les populations
Une des causes ayant provoqué le déplacement de masse, fut l’opération militaire appelée ‘’Colère de Bohoma’’. Cette opération est intervenue en réponse à l’attaque de Boko Haram qui avait tué plus de 70 militaires tchadiens. Certes, les incursions et autres attaques du groupe de Boko Haram dans la zone ont obligé des personnes à abandonner leurs activités de revenu comme la pêche, l’agriculture ou le commerce, mais le nombre des déplacés internes dans un des sites de la province a dépassé plus de 30.000 personnes. La plupart de ces personnes sont dépourvues de leurs droits fondamentaux qui sont entre autres, l’accès à l’eau potable, à la nourriture, au soins de base et à l’éducation de leurs enfants.
Au cours des mois de juillet et août 2020, la province du Lac a enregistré plusieurs incidents de sécurité et de protection. Les groupes armés ont poursuivi des attaques sur les populations civiles et les Forces de Défense et Sécurité, entraînant de nouveaux mouvements de population dans la zone.
En outre, le retour précoce des pluies en juin et la montée des eaux qui s’en est suivie, a provoqué des inondations dans les champs et villages et a contribué à l’augmentation de l’insécurité. Ces événements ont eu pour conséquence la réduction de l’accès humanitaire. Ils ont provoqué des mouvements de population de près de 97 000 individus selon les estimations de la dernière évaluation multisectorielle conduite sur 14 sites de déplacés internes dans les départements de Mamdi, Kaya et Fouli au mois d’août 2020.
A ce jour, la zone de Ngouboua et du Tchoukoutalia reste inaccessible aux humanitaires depuis novembre 2019. Ceci est dû à l’insécurité des populations qui se dirigent vers les sites proches de Malmairie et de Fourkoulom pour apporter leur assistance.
En dehors des 33.000 personnes affectées directement à la suite d’inondations, le service de l’ANADER a relevé que 14.000 hectares semés, appartenant à plus de 55.000 exploitants, ont été détruits et ne pourront pas produire les vivres nécessaires pour la subsistance des familles de leurs propriétaires.
Assistance humanitaire réadaptée à cause de COVID-19
La situation épidémiologique de la pandémie de COVID-19 reste stable dans la province du Lac depuis l’apparition du premier cas au mois de mai 2020 : cinq cas enregistrés au total et un décès. Depuis fin août, la province a commencé à effectuer des tests sur place afin d’améliorer le suivi de la situation. L’acheminement de l’assistance humanitaire a été réajusté et reprogrammé pour intégrer les mesures appropriées de réponse à la COVID-19. Des campagnes de sensibilisation ont été organisées à cet effet pour amener la population à se protéger contre la pandémie de covid-19.
Il faut rappeler que malgré les efforts fournis par les organismes humanitaires présents dans la localité, le besoin en assistance reste primordial. Les déplacés et autres réfugiés dans le Lac espèrent que la nouvelle année qui s’annonce soit une année de stabilité pour le progrès de leur communauté.