Reportage de RONEL Gloria.
Au Tchad, l’authentification des diplômes est un marathon. Il suffit de faire un tour à l’Office National des Examens et Concours du Supérieur, (ONECS), situé à Gassi dans le 7e arrondissement de la capitale pour constater le calvaire.
Les jeunes font face à toute sorte de tracasseries pour authentifier leurs diplômes. Ils sont aussi parfois abandonnés à leur triste sort devant d’autres surprises désagréables, comme le rejet de leurs diplômes par les responsables de cette institution.
Dans la cour de l’ONECS, certains jeunes sont alignés devant au moins 6 guichets, d’autres assis sous l’ombre des arbres et hangars, les yeux larmoyants, la tête prise entre les deux mains. Ils viennent de la capitale et des différentes provinces pour authentifier leurs diplômes et prendre leur vie en main.
Djekonbé Josué, âgé d’une vingtaine d’années, cherche à authentifier son baccalauréat. Il apprécie la procédure. « Les procédures de l’authentification des diplômes à l’ONECS sont bien établies. Une fois les diplômes originaux avec leurs photocopiés présentés, nous payons une somme de 1500 FCFA avant de les déposer pour authentification. Ensuite, nous revenons après une semaine pour le retrait. ». L’étudiant déplore que certaines personnes ne respectent pas la file car cela décourage ceux qui respectent l’ordre. « Je demande qu’on respecte les procédures », a insisté Djekonbé Josué.
Les yeux rougis par la colère, tenaillés par la faim et la soif, d’autres jeunes ne cessent de se plaindre par rapport à l’organisation au sein de l’administration de l’ONECS et ses procédures qu’ils trouvent lentes, interminables et désorganisées. « Normalement ils doivent donner des orientations, mais rien n’est affiché pour nous permettre de suivre les procédures. Quand tu viens, tu passes toute la journée à tourner en rond. En plus il m’a fallu trois semaines pour entrer en possession de mes diplômes authentifiés. Je me demande pourquoi tamponner et signer un papier doit prendre autant de temps. C’est vraiment mal organisé et cela nous fait perdre du temps et de l’énergie », martèle un jeune diplômé qui préfère se confier sous couvert d’anonymat.
Face à cette situation , certains jeunes demandent que leurs difficultés soient prises en compte, même si l’authenticité des diplômes exige une attention et des procédures. Ces étudiants proposent la mise en place d’un système décentralisé , avec la numérisation des données pour faciliter l’authentification des diplômes.