Par GLORIA NEROLEL
Désordre au quartier Djougoulier, dans le 1er arrondissement de la capitale, les jeunes venus des provinces sont pointés du doigt.
Au Tchad, comme partout en Afrique, de nombreux jeunes quittent les provinces et viennent dans la capitale à la recherche d’une vie meilleure. Les jeunes filles se retrouvent employées dans les ménages comme domestiques. Les garçons eux sont souvent recrutés dans le commerce informel. D’autres jeunes se lancent dans leurs propres activités, informelles aussi. Ces jeunes sont accusés de créer le désordre dans leurs quartiers comme à Farcha dans le 1er arrondissement de la capitale.
Il est 18 h ! Nous sommes au quartier Djougoulier dans le 1er arrondissement de la capitale. Les artères, les abords et les grandes avenues sont pris d’assaut par une foule immense. Parmi cette foule, des enfants de 10 à 12 ans, des femmes avec des bébés sur le dos, des jeunes adolescents, filles et garçons. Avec des pas de danse, chacun essaie d’impressionner. Tous ces jeunes veulent boire et danser jusqu’au petit matin. Ils bloquent les voies aux usagers, entrainent un embouteillage qui oblige les motocyclistes et piétons à contourner les groupes festoyant.
Klaxonner appelle des injures. Les weekends, témoigne une jeune femme qui se confie sous couvert de l’anonymat : « Au quartier Djougoulier nous souffrons beaucoup. Nous n’avons ni accès à la voie publique, ni la tranquillité à cause de ces jeunes qui font du bruit et du désordre autour d’eux. Lorsque nous essayons de les raisonner, ils veulent se bagarrer. Quand ils sont ivres, ils se battent et s’entretuent même. Les autorités doivent régler cette situation, nous n’en pouvons plus ».
Romaric Djekornom, un jeune trentenaire vivant dans ce quartier confirme. « C’est une question d’éducation. Ils débarquent en ville avec toutes leurs mauvaises habitudes et nous rendent la vie difficile. Ils doivent savoir que la vie en ville est différente de celle du village. Comment peut-on comprendre que 6 femmes et 6 hommes peuvent vivre dans une même chambre ? Après c’est pour faire des bébés qu’ils vont abandonner. Leur seule préoccupation, c’est d’avoir l’argent, manger, boire et faire des dégâts. Ils ne se soucient pas des autres. Nous en avons marre, vraiment ! » se révolte Romaric Djekornom.
Interrogé sur ce désordre au quartier Djougoulier, le premier adjoint au maire de la commune du 1er arrondissement, Moussa SAMIDJIDA, affirme être au courant. « Personnellement, je suis parti visiter un ami, à mon retour je suis tombé sur la place où se regroupent ces jeunes. Pour avoir le passage, c’est un problème. Avec l’arrivée du nouvel administrateur de la commune, le maire titulaire, l’administrateur délégué et nos agents, nous avons sillonné tout le quartier Djougoulier jusqu’au quartier Zaraf. Notre constat est que c’est le désordre tout fait. Des hommes et des femmes vivent dans la promiscuité, un peu partout dans notre zone ». Moussa SAMIDJIDA dit qu’il est conscient de cette situation. Il interpelle les chefs des quartiers à prendre des mesures concernant les habitations des louées. Selon lui, la seule solution à cette vie de désordre est de limiter le nombre des locataires dans les concessions qui vont au-delà de deux à trois ménages.