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Paix et sécurité

Sommet G5 Sahel: les chefs d’état repensent l’avenir de l’organisation

16 février 2021
Temps de lecture : 4 minutes

Le sommet du G5 Sahel qui s’est ouvert ce 15 février à Ndjamena a vu les chefs d’états des pays membres et leurs partenaires se pencher sur l’avenir de cette coalition contre le terrorisme. La présidence sera désormais assurée par le Tchad. L’objectif est fixé : Il s’agira de parvenir à l’autonomisation complète de la force conjointe en la dotant de moyens financiers et logistiques propres. Le G5 Sahel compte désormais se pencher sur une stratégie militaire, sur la formation des armées des pays membres, le retour de l’État, de l’administration et le développement.

Le président Idriss Déby désormais président en exercice du G5 Sahel a donné le ton : « Sur le terrain, la situation sécuritaire reste toujours préoccupante. La menace terroriste étend ses actions. Elle n’épargne plus les régions environnantes. Il est impératif que nous consolidions le dispositif sécuritaire afin de l’adapter à la dimension de la menace ». Dans les conclusions, plusieurs projets ont vu le jour.

L’envoi de 1200 soldats Tchadiens dans la zone dite des « trois frontières »

Cette zone se situe entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. L’envoi des soldats Tchadiens va peut-être se concrétiser car il était déjà annoncé il y a un an lors du sommet de Pau en France. Mais plusieurs facteurs, notamment la menace grandissante au bord du Lac Tchad puis un désaccord entre le Tchad et ses partenaires sur les modalités de déploiement, avaient empêché ce projet. L’envoi de troupes dans cette zone aura pour objectif clair de combattre les terroristes et trafiquants qui continuent de sévir dans cette zone très inaccessible.

Le président de la commission de l’Union Africaine Moussa Faki, présent aux assises s’est engagé clairement dans ce sens : « Notre constant plaidoyer se poursuivra pour la mobilisation des ressources et la montée en puissance de la force conjointe du G5 Sahel en coordination avec le secrétariat exécutif. »

Le président de la CEDEAO, le Ghanéen Nana Akufo Ado et le vice-président de la transition du Soudan sont aussi présents à Ndjamena. Tous les pays sont d’accord sur le fait que, le terrorisme va actuellement au-delà des frontières du Sahel. Les autres pays subissent les conséquences ou des attaques, les voisins de l’est et de l’ouest doivent s’engager. La nécessité d’unir et d’intensifier les actions pour vaincre le terrorisme est donc revenu plusieurs fois dans les discours.

Trois milliards d’Euros seront octroyés par l’Alliance Sahel

L’Alliance Sahel est le partenaire financier qui appuie efficacement le G5 Sahel depuis le début. Cette plateforme regroupe vingt-cinq contributeurs aux projets dont des pays et organisations internationales. A la clôture de l’assemblée générale tenue en marge du 7ème sommet des chefs d’état, la présidente Arancha Gonzales Laya a annoncé l’octroi de fonds supplémentaires lors d’une conférence de presse:  « On est arrivé à mobiliser trois milliards d’euros de ressources supplémentaires. Une partie à peu près, 40%, de ces trois milliards sont déjà en cours d’exécution, le reste doit être programmé mais c’est aussi un symbole clair de la priorité que la communauté internationale donne à ses partenaires au Sahel ».,

Les projets qui seront mis en place seront désormais des projets à impact rapide, afin de redonner de l’espoir aux populations des zones cibles. La mise en œuvre de ses projets se fera avec l’implication des forces de sécurité et de défense, la police et la justice, avec pour but de rétablir le retour de l’état dans ces zones. Un nouveau programme d’investissements prioritaires 2022-2024 va être élaboré dans ce sens.

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À propos de l’auteur

Eric lega