Maiduguri, la capitale de l’État de Borno au Nigeria, a toujours joué un rôle clé dans l’économie du bassin du lac Tchad. C’est ce qui ressort du récent rapport de l’Institut d’études de sécurité (ISS). Pendant des années, selon ISS, la ville a été la cible privilégiée de Boko Haram, mais les attaques se sont atténuées.
L’économie du bassin du lac a été durement frappée par l’insurrection de Boko haram et nécessite une paix durable pour la reconstruction. La reprise économique peut également permettre aux communautés de renforcer leur résilience contre la présence des groupes armés. Selon le rapport, avant les débuts de l’insurrection de Boko Haram en 2009, la région du nord-est du Nigeria vivait davantage du commerce transfrontalier qu’à l’intérieur du pays, principalement via Borno.
Les agriculteurs, les commerçants, les transporteurs et les pêcheurs de la région du bassin du lac Tchad se sont appuyés sur Maiduguri comme plaque tournante commerciale. Mais le commerce entre le Nigeria et le Cameroun, le Tchad et le Niger a diminué de plus de 70 % depuis le début du conflit, réduisant les revenus des entreprises et des ménages. Le poisson n’est plus disponible en abondance, bien qu’il soit l’un des principaux biens produits dans l’État de Borno, commercialisé dans tout le pays et la région.
Baga, située dans la zone du gouvernement local de Kukawa, était autrefois la principale source de ce produit, la zone est devenue dangereuse pour la pêche en raison de l’extrémisme violent. L’Association des producteurs et commerçants de poisson de Borno a déclaré qu’elle perdait 500 millions de nairas, soit 1,2 million de dollars américains par semaine en raison de l’insurrection et de la réduction des volumes commerciaux.
Toutefois, la création d’emplois pour les jeunes peut également réduire les problèmes tels que le recours fréquent à la vente de renseignements à Boko Haram. La reprise de l’économie de Maiduguri ne sera pas facile, mais elle constitue une étape cruciale pour le rétablissement et la stabilité du bassin du lac Tchad, conclut le rapport.