Au Tchad, les avocats ont annoncé lundi cesser toute activité à partir de ce mardi 29 novembre 2022, pendant toute la durée du procès de 401 personnes arrêtées pendant et après une manifestation contre le pouvoir réprimée dans le 20 octobre.
Ce jour-là, une cinquantaine de personnes, de jeunes manifestants tués par balles pour l’immense majorité, avaient péri à N’Djaména et ailleurs quand les forces de l’ordre avaient ouvert le feu sur la moindre tentative de rassemblement.
Ils répondaient à l’appel de l’opposition contre la prolongation de deux ans au pouvoir du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l’Etat par les militaires le 20 avril 2021 à l’annonce de la mort de son père, le président Idriss Déby Itno, tué au front par des rebelles après avoir dirigé le Tchad 30 années durant.
Le pouvoir avait reconnu l’arrestation de 601 personnes, dont 83 mineurs pour la seule N’Djamena, et leur transfert dans la prison de haute-sécurité de Koro Toro, en plein milieu du désert à plus de deux jours de voiture de la capitale et en l’absence de leurs avocats.
Cepandant, l’Ordre des avocats du Tchad, « soucieux » d’une justice indépendante et « impartiale » s’est insurgé dans un communiqué contre « une parodie de justice », et a dénoncé l' »enlèvement » des détenus et leur « déportation » à Koro Toro en dehors de toute présence d’avocats. Ils ont annoncé « le refus catégorique de plaider devant une juridiction siégeant en dehors de son ressort territorial » en « violation des règles procédurales ».