La transhumance pastorale est à l’honneur à N’Djaména avec une exposition photographique durant ce mois de septembre 2025 dans une galerie d’art dans la capitale tchadienne. Lors de l’ouverture de cette présentation, environ une cinquantaine de personnes se sont immergées dans les réalités des communautés de pasteurs de la région du Sud-Ouest du Tchad. Cette exposition photo raconte une partie de la vie rurale des villages, marchés et campements nomades des régions du Mayo Kebbi Est et Ouest.

La femme au centre de la thématique.

L’exposition illustre le rôle important des femmes dans la transhumance. Leur présence silencieuse, mais marquante, permet de tisser des liens entre les communautés. Aissatou Oumarou Ibrahim, Coordinatrice adjointe de l’Association des femmes peules et peuples autochtones du Tchad (AFPAT), souligne que “la femme porte la société et la communauté sur ses épaules, en intégrant le savoir traditionnel (…).”

Pour Karl Rawert, nouveau Chef de Coopération de la Délégation de l’Union européenne au Tchad, les images parlent d’elles-mêmes. : “ un témoignage fort de l’importance économique et sociale de la transhumance.” Abordant la place de la femme, Karl Rawert rappelle que : “le rôle des femmes a souvent été négligé dans cette dimension de la transhumance. J’ai l’impression que cette exposition est en train de rattraper ce manquement”, souligne-t-il.

L’Allemagne, à travers son Agence de la coopération internationale (GIZ), soutient ce projet d’exposition photo. Jens Kraus-Massé, le nouvel ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Tchad souligne les nouvelles perspectives face aux défis pastoraux qui datent de plus de 30 ans. “Notre regard, aujourd’hui, doit changer pour voir le potentiel des pasteurs, des éleveurs, de l’agronomie nomade pour les sociétés du Sahel, pour la société du Tchad”, exhorte-t-il.

Trois Italiens racontent l’histoire.

Selon Luca Ferrini, conseiller technique principal de la GIZ, l’exposition photographique est le chef-d’œuvre de trois photoreporters italiens : Giovanni Frescura, Roberto Marcon et Luigi Carrieri. Ces photographes montrent à travers les objectifs de leurs caméras, le rôle transversal des femmes dans le processus de transhumance. Seize photos sélectionnées par les auteurs, affichent des scènes de vie des communautés transhumantes dans la province du Mayo Kebbi Est et Ouest, située au Sud-Ouest du Tchad. Ce qui ravit Mamadah Idriss, Secrétaire Général Adjoint de la Confédération des organisations professionnelles des pasteurs et acteurs de la filière bétail du Tchad (COPAFIB). “Je remercie l’équipe qui a réalisé toutes ces photographies. Les auteurs ont eu beaucoup de difficultés pour réaliser toutes ces activités. Ces photos-là, ne sont pas faciles à réaliser en un seul jour. Ils ont eu beaucoup de courage pour les réaliser. J’ai vu toutes les photos. Ici-là toute notre vie quotidienne…il y en a sur ces images”, a-t-il expliqué.

L’exposition dénommée “Transhumance en chemin”, illustre un aspect du projet PETRADEP axé sur la paix, la transhumance et le développement de l’économie pastorale dans la région du Lac Tchad. Ce projet est soutenu par la GIZ l’Agence Allemande de la coopération internationale, grâce à un financement conjoint de l’Allemagne et de l’Union Européenne.


Ci-dessous la version audio du reportage de Walter Mulondi…