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Vivement un mari et un garçon

11 septembre 2017
Temps de lecture : 4 minutes

Les sociétés africaines marchent vers la modernité avec des transformations inattendues, mais aussi des survivances inattendues aussi. Dans la société Kanembou des transformations sociales liées à la modernité, la natalité qui fait qu’il y a plus de naissances féminines que masculines amènent in fine une carence de maris. Les filles se retrouvent dans le besoin de mariage sans trouver le prince charmant.

Dans le même temps malgré les avancées sur le plan de l’égalité entre homme et femme dans le monde, les naissances masculines sont les plus préférées que les filles dans la même société Kanembou.

A propos de ces volontés et souhaits notre reporter Achou Mahamat Ali est allé recueillir des avis tous azimuts pour comprendre les motivations profondes du commun des mortels Kanembou.

Pourquoi vouloir un garçon à la place d’une fille sincèrement par les temps qui courent ? Moustapha Mahamat Idriss pense que la majorité de la junte masculine ont la préférence d’avoir un garçon à la naissance qu’une fille. A son avis et comme la plupart des hommes africains dit-il, si tu mets au monde un garçon dans ton foyer tu es assuré de passer de vieux jours de ta vie tranquillement. Déjà de ton vivant il t’aidera dans les travaux champêtres de tous les jours et quand le temps commencera à t’user il prendra la relève et deviendra toi-même dans les responsabilités familiales. Il épousera une femme et assurera la postérité et la perpétuation de la race. Tandis qu’une fille oui va travailler quelques temps à la maison et comme les mariages arrivent pour elles dès le bas âge, elle partira s’occuper de son mari et son futur foyer et sa future famille.  Adam Oumar Mahamat pense aussi comme le précédent mais va à l’extrême parce qu’il pense que mettre au monde une fille est comme une perte parce qu’elle va mettre au monde dans une autre famille alors que dans cette société patriarcale le garçon lui fait grandir la famille et la renouvelle et la fait grandir.

Ahmat Abakar lui est convaincu qu’il n’y a plus de distinction de mettre au monde un garçon ou une fille. Cela revient au même dans une société qui se transforme et se modernise de plus rapidement qu’on ne le pense et le voit. Actuellement les garçons comme les filles ne sont plus obligés de vivre sous le toit paternel. Les enfants avec les études finiront par quitter la maison des parents. Et souvent dans ces conditions de départ les filles surprennent parce qu’elles reviennent plus souvent prendre soin des vieux parents que les garçons dans la plupart des cas. Aussi il y a des filles qui reviennent s’enquérir des besoins de la maison et assistent les familles mieux que les garçons qui sont restés à la maison.

Malgré cette tendance de préférence des garçons aux filles, les filles naissent de plus en plus nombreuses dans la même société. Des problèmes surgissent quand arrive l’âge de pendre mari. De plus en plus de femmes ne retrouvent sans maris dans une société ou les statistiques donnent les femmes pour 52 pourcent et 48 pourcent de naissance pour les femmes.

Ainsi les jeunes filles gaspillent leurs maigres revenus qu’elles parviennent à réunir dans la fréquentation des marabouts croyant que ces derniers leurs aideront à trouver le prince charmant. C’est le constat de Mahamat Abdou qui constate que de nos jours les jeunes filles passent tout leur temps à chercher les maris nuit et jour de peur d’être dans le lot des vielles filles demain sans mari.

Souvent cette « pénurie » de maris crée des conflits entre copines, les filles non encore mariées n’hésitent pas de chiper les maris de leurs copines riches et beaux affirme Adam Hassan.

Cette situation persistante en société tchadienne fait l’affaire des charlatans qui se font beaucoup d’argent alors que Mahamat Ali est convaincu le mari comme la femme est un cadeau de Dieu qu’aucun marabout ne peut offrir.

À propos de l’auteur

Fiacre