Le climat politique reste tendu au Tchad. La mise en place de la commission chargée d’organiser le dialogue national suscite des réactions. La première est celle de la coordination des actions citoyennes Wakit-Tama de l’arabe tchadien « il est temps ! ». Dans son communiqué rendu public mercredi, l’organisation a qualifié d’une « atteinte à la liberté et aspiration de la population tchadienne », la mise en place de cette commission.

La coordination des actions citoyennes a rejeté le décret portant création de la commission chargée de l’organisation du dialogue national inclusif. Elle déplore que le principe d’un dialogue soit que l’ensemble du parcours est régi par une démarche consensuelle qui réunit tous les acteurs, ce qui n’a pas été observé, fait observer Wakit Tama, qui poursuit que « le CMT procède plutôt à une démarche exclusive et unilatérale ». Rappelant qu’il opère dans une situation de guérilla avec l’UA qui aujourd’hui est paralysée par ses contradictions.

Dans sa réaction, la coordination des actions citoyennes déclare qu’à la place d’une préparation libre et transparente de l’organisation du dialogue national inclusif, le CMT consolide plutôt sa base militaire et privilégie la voie des armes tout en maintenant l’option d’un dialogue politique, ce qui d’après le communiqué “ne présage nullement d’un dialogue inclusif moins encore sincère ».

Wakit Tama interpelle l’UA et les États membres à réagir, avant de souligner que le soutien de la France au CMT ne peut pas conduire le processus de la transition aux résultats attendus par les Tchadiens. La coordination des actions citoyennes “regrette l’indifférence de l’Organisation des Nations unies“. Wakit Tama appelle la population tchadienne à s’opposer par tous les moyens à “cette atteinte à leur liberté. »