La communauté mondiale commémore la 28eme journée mondiale de l’enfance le lundi 20 novembre 2017. Le thème retenu pour cette année est « la prise de pouvoir par les enfants ».
Le Tchad à l’instar d’autres pays du monde a commémoré cette journée en grande pompe avec une séance plénière à l’assemblée nationale par le président du parlement des enfants à N’Djamena. La cérémonie a été marquée par la présence des autorités du pays et les membres du parlement des jeunes venus des diverses région du Tchad.
La journée mondiale de l’enfance a été instituée pour le respect et à la promotion de tous les droits reconnus aux enfants du monde entier. L’objectif est de prévenir les difficultés familiales auxquelles les parents sont heurtées dans l’exercice de leurs responsabilités familiales qui sont entre autres lutter contre la maltraitance infantile, le mariage des enfants, les travaux forcés des enfants, enfants de la rue et soutenir l’éducation, la santé, la liberté d’expression,… .
Recommandations des enfants parlementaires à l’ occasion de la journée mondiale des enfants
La célébration de la journée mondiale de l’enfance à N’Djamena a été une occasion pour les enfants parlementaires de formuler quelques recommandations aux parents tchadiens, au gouvernement du Tchad et aux partenaires et bailleurs de fonds du pays.
Aux parents, les enfants parlementaires ont recommandés, entre autres, de créer un cadre de dialogue et de concertation avec les enfants au sein des familles pour la consultation et la prise en comptes des besoins et aspirations des enfants et jeunes sur les questions les concernant. Ils ont lancé un appel strident pour l’arrêt des pratiques néfastes et d’exploitation des enfants : enfants bouvier, enfants de la rue, enfants soldats, enfants mendiants dans la rue, etc.
Les enfants parlementaires ont recommandés au gouvernement de mobiliser et sensibiliser à travers les programmes spécifiques dans les organes de presse public et privés, les parents sur les questions de protection des droits des enfants. Egalement d’assurer la formation du personnel dans tous les secteurs qui touchent es enfants.
Aux bailleurs de fonds et techniques financiers, ils ont recommandés de continuer à financer les projets de l’Etat tchadien en matière de protection des enfants.
Une lorgnette sur la situation de droit des enfants au Tchad
Selon un rapport d’une organisation humanitaire HUMANIUM, rendu public il y a deux ans, les droits fondamentaux des enfants ne sont pas respectés au Tchad. Les enfants tchadiens voient leurs droits bafoués, notamment l’accès à la santé, à l’éducation, à la liberté d’expression. Dans ce rapport d’HUMANIUM, 209 enfants sur 1000 décèdent encore chaque année à cause d’un système d’assainissement inadéquat, d’un manque d’eau potable et d’une absence des services de santé dans les régions rurales. Le rapport d’HUMANIUM parle aussi de non-respect de la liberté d’expression des enfants. Les enfants ne sont toujours pas considérés, au sein de la famille, comme des sujets de droit. Les parents et les représentants légaux décident souvent, à leur place. . Toujours selon ce rapport, certains tchadiens ne respectent pas le droit à l’éducation des enfants plus de 34 pour cent des enfants sont privés d’éducation.
Une école pour les enfants nomades : Une avancée dans le respect des droits des enfants
C’est une première dans l’histoire des enfants des nomades au Tchad : Une école pour les enfants des nomades. C’est à Toukra, à la porte sud de la ville N’Djamena, l’école nouvelle race, crée il y a dix ans par un analphabète, Mahamat Saleh Douass à la suite d’une circonstance de sa vie. Dix ans après, cette école a déjà formé plus de mille enfants des nomades et des sédentaires de Toukra.
Cette école, résultat d’une initiative individuelle à laquelle la communauté des nomades s’est associée à attirer l’attentionné du consulat du Canada au Tchad. Une délégation de ce consulat a visité cette école communautaire de Toukra pour soutenir et encourager les rares élèves nomades accédant à l’éducation. Selon Mahamat Saleh Douass, l’homme au teint clair, analphabète, âgé d’une quarantaine d’années, le promoteur de cette école, a lors d’un entretien avec Dandal Kura Radio International N’Djamena, expliqué comment est née l’idée de la création de l’école communautaire pour les enfants des nomades : « j’ai été une fois malade et j’ai eu un incident grave lié à ma santé. Après avoir recouvert ma santé, j’ai regroupé ma famille et je leur ai expliqué l’importance de l’école et que devons former nos enfants pour notre santé». L’école est née et a bénéficié du soutien de la communauté des nomades qui laissaient leurs enfants pendant qu’ils allaient paitre leurs bétails. L’initiative a fait du chemin et même les enfants des autres communautés y étudient aujourd’hui.
Le directeur de cette école a, au cours de cette visite de la délégation canadienne fait état des difficultés de fonctionnement de l’école. Selon Simadji Justin, ses difficultés sont d’ordre matériel, pédagogique et financier.
Dans la région du lac, la situation des droits de l’enfant n’est guère meilleure qu’ailleurs au Tchad. Selon un député élu de cette région, Adam Moustapha, ces droits sont ignorés par les parents. Adam Moustapha appelle, parents et autorités coutumières, à laisser les enfants fréquenter l’école. Pour lui, un enfant bien éduqué et en bonne santé est utile demain pour ses parents et la communauté.
La rédaction de Dandal Kura Radio international