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Culture

Culture : La déperdition culturelle chez les populations déplacés de l’insurrection.

23 février 2022
Temps de lecture : 3 minutes

L’insurrection de Boko Haram sur la population de la province du lac force celle-ci à quitter les îles pour retrouver la terre ferme. Cette population déplacée arrive de moins en moins à conserver sa culture. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation, notamment les difficiles conditions de vie où se retrouvent ces personnes déplacées. Le cas des déplacés du camp de Bibi Bongor, où vient de séjourner notre reporter Mahamat Moustapha Maïnou est illustratif. Reportage.

Dans la province du lac, les populations fuient les atrocités des groupes armés qui attaquent leurs villages dans les îles pour se réfugier sur la terre ferme. Même s’ils sont hors de danger mort dont ils ont échappé dans leurs villages d’origine, ces citoyens ont de quoi se plaindre. C’est le cas des déplacés à Bibi Bongor à environ 15km au sud-est de Bagasola où vivent plus de 2000 ménages depuis plus de 18 mois. Originaire de Bikerom, dans la sous-préfecture de Kangalom département de Mamdi, ces déplacés ne savent à quel sein se vouer. Ces déplacés ne peuvent plus pécher ni exercer leurs activités culturelles maraichères comme les patates, les maniocs pour ne citer que ceux-là. Nos bétails ont tous fini dans les mains des éléments de Boko Haram dans les îles, car nous n’avons rien à les nourrir ici dans les camps, disent tous les déplacés. Cette population a non seulement perdu toutes ses terres et richessed, mais elle peine aussi à conserver sa culture d’origine.

‘’ Quand tout allait bien dans nos villages, nous organisions des danses traditionnelles. Il y avait des différents types dans danse. Il y avait par exemple ce qu’on appelle Toumboul en langue Boudouma que nous métrisions bien chez nous. Un village allait en compétition de danse contre un autre. Nous avions même des finalistes en danse traditionnelle. Tout le monde était si joyeux et fier dans sa culture’’ ajoute un autre déplacé avec regret.

Mais tout cela n’est plus d’actualité à cause de la situation dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui. Car, disent-ils et je les cite ‘‘Nous sommes très touchés quand nous voyons d’autres communautés organisent des danses traditionnelles ici et que nous ne pouvons faire autant car, il faut d’abord être bien nourri pour pouvoir mener la danser, avoir de très bon style vestimentaire et sans oublier la paix dans le cœur’’, Fin de citation.  Malheureusement, ils n’ont plus tout ça aujourd’hui. Les déplacés attendent avec impatience un retour stable à leurs villages d’origine afin de reprendre leur vie normale.

À propos de l’auteur

Mahamat Mainou Moustapha