Cérémonie de remise des attestations de fin de formation sur l’enseignement en langue dazaga, ce samedi 9 décembre au Centre Culturel Palmeraie à Klemat.
Dans le cadre du projet d’enseignement en langue dazaga, l’ADP (Association pour le Développement de la Paix) avec l’ONG Nimé Tombà son partenaire, ont initié une formation en faveur des futures enseignantes pour l’introduction du Dazaga dans les écoles de Gouro dès janvier 2024.
À cette occasion, le coordonateur de l’ONG Nimé Tombà Hissein Tahar Adeli, a indiqué que, « la langue maternelle joue un rôle essentiel dans le développement cognitif, mental, moral et émotionnel de l’enfant. Pour lui, apprendre en langue maternelle est plus profond, rapide et efficace », que l’apprentissage dans une deuxième langue.
Au total cinq femmes ont obtenu leur certificat au bout de huit semaines de formation intensive. Que des femmes pour cette phase du projet, car, selon toujours Hissein Tahar Adeli, les femmes sont des partenaires de taille pour le développement. L’intégration des langues nationales via ces dernières est un « gage de paix et d’unité, au-delà du développement économique et intellectuel du pays », a -t-il ajouté.
Cette cérémonie de remise des attestations ne marque donc pas, pour ces femmes, la fin de l’histoire, mais le début d’une marche glorieuse dans l’écriture et le perfectionnement du dazaga. Ainsi, les enseignantes nouvellement formées mettront ce qu’elles ont appris en pratique au bénéfice des enfants de Gouro.
Les bases scientifiques soutiennent l’enseignement en langue maternelle. Selon le projet d’enseignement en langue dazaga, les enfants peuvent apprendre mieux à lire et à écrire dans leur langue maternelle. Si les matières plus compliquées sont enseignées plus longtemps en langue maternelle, les enfants pourront mettre en valeur leurs connaissances linguistiques et autres acquis avant leur entrée à l’école.
De même, si le français est enseigné comme langue étrangère ; s’il y a une transition progressive de la langue d’instruction vers le français au fur et à mesure que les enfants le maitrisent, alors les élèves qui apprennent le français à l’oral comprendront aisément par la suite l’enseignement donné en français.
À l’unanimité, les promoteurs du projet d’enseignement en langue dazaga ont rappelé que le Tchad prône la promotion des langues nationales en tant qu’instrument des apprentissages fondamentaux au même titre que les langues nationales (français/arabe), et réaffirmé que l’éducation bilingue ne favorise pas seulement les compétences linguistiques, mais aussi, l’alphabétisation des élèves dans les deux langues.
Six ans durant, le projet est introduit dans deux écoles de Gouro, commençant de CP1 au CM2 et ambitionne de toucher d’autres localités au BET. Ahmat Saleh Bodoumi, enseignant en dazaga, a lancé un appel aux hautes autorités, les ONG et les bonnes volontés à les soutenir afin de promouvoir l’enseignement en langue maternelle.