Les forces de l’ordre burkinabè ont dispersé vendredi, à Ouagadougou, une manifestation de plusieurs centaines de personnes protestant contre la présence de la France dans ce pays sahélien miné depuis plusieurs années par des violences jihadistes.
D’abord mobilisés au rond-point des Nations-unies, au cœur de la capitale, les manifestants se sont rendus devant l’ambassade de France, où un important dispositif sécuritaire avait été déployé. Certains d’entre eux brandissaient des drapeaux de la Russie, pays avec lequel ils ont dit vouloir que leurs dirigeants intensifient les relations.
Le 28 octobre dernier, plusieurs centaines de personnes avaient déjà manifesté pour exiger le « départ dans un délai de 72h » de la France au Burkina Faso. La France est présente militairement au Burkina Faso avec la force Sabre, un contingent de forces spéciales basé à Kamboinsin, en périphérie de la capitale.
Devant l’ambassade, ils ont bloqué l’accès à la représentation diplomatique pendant plusieurs minutes, avant d’être dispersés à coup de gaz lacrymogène. Une partie d’entre eux s’est ensuite dirigée à moto vers la base de Kamboinsin, pour continuer la manifestation.
Au Burkina, la junte au pouvoir n’a pas fermé la porte à un rapprochement avec la Russie mais n’a pas montré d’hostilité à la France qui continue d’appuyer l’armée burkinabè dans sa lutte anti-jihadiste.
Les attaques régulières de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes depuis 2015.