La recrudescence de l’insécurité dans la ville de Maroua et le département du Diamaré en général inquiète les autorités. En seulement un mois, une dizaine de motos taximen ont été froidement assassinés et leurs engins emportés par des bandits. C’est le cas dans les autres localités du département devenus « criminogènes ».
Une situation qui a poussé le préfet du département du Diamare, Jean Ekoa Mbarga, à instituer un arrêté portant interdiction de circulation aux motos à titre onéreux à partir de 23 h jusqu’à 5 h du matin. L’arrêté entré en vigueur le 25 avril 2022, et jusqu’à nouvel ordre a pour objectif de limiter les agressions et la criminalité dont sont victimes les motos taximen. Aussi pour plus d’efficacité, l’autorité administrative durcit le ton quant à l’application de cette interdiction par les sous-préfets, les forces de maintien de l’ordre et les services compétents.
Si cette mesure trouve un écho favorable au sein des populations, certains moto taximen eux, dénoncent la perturbation de leur activité et pensent que les forces de maintien de l’ordre ne font pas assez leur travail notamment les services de veille et patrouilles dans la nuit. » Au lieu de chercher à arrêter les bandits, ils passent leur temps à arrêter nos engins pour exiger de l’argent », indique Ahmadou, moto taximan à Maroua. Tandis que pour d’autres, le choix est décisif face aux malfrats. » Maintenant si on arrête un voleur ou agresseur, on va le lyncher, c’est le seul moyen de réduire ces actes comme les forces de l’ordre ne font pas normalement leur travail « , confie Kaou, un moto taximan ayant survécu à une agression.
Pour un agent de syndicat de mototaxi, l’arrêté préfectoral à lui seul ne suffit pas. « Il faut nous qu’on s’organise dans notre façon de travailler avec les forces de maintien de l’ordre pour arrêter et traduire ces bandits en justice. Mais si on continue à arrêter puis relâcher ces bandits, la situation va s’empirer », veut croire Souleyman, agent de syndicat de mototaxi.
Par Ibrahima Adama à Maroua