Le conflit entre tradition et modernité se pose en des termes clairs en milieu Kanembou. Le passage de l’un à l’autre et le retour rencontre des frictions pas toujours faciles à gérer. La base de tout le problème est le manque de dialogue. Comme dans la plupart des traditions africaines l’éducation c’est de haut en bas, des parents vers les enfants et même quand les enfants grandissent le dialogue est difficile. Alors que les besoins dans la vie de tous les jours sont autres.
Zara Kellou, une jeune fille vivant dans la capitale N’Djamena et estime que la responsabilité des gaffes commises par les filles revient aux parents. Les besoins des filles ont évolués comme vous le savez. Des fois on demande à nos mamans 500 FCFA – près de 1 dollar US – pour nos petits besoins et les mamans nous grondent disant ne pas savoir ou trouver l’argent. Malheureusement les filles sont obligées de faire des bêtises pour avoir un peu d’argent.
Alhadje Hassane ce père de famille est du même avis et s’inquiète de la dépravation des mœurs dans cette communauté Kanembou longtemps conservatrice. Il affirme que le banditisme des enfants revient aux parents, surtout les mamans qui restent souvent à la maison et entretiennent un dialogue avec les enfants et surtout les filles Il dit que ce sont les femmes qui commandent à la maison. « Et toi le papa tu n’as rien à dire sur l’éducation de tes enfants. Si tu ouvres la bouche elle te gronde et se fâche contre toi. Vraiment c’est choquant » termine Alhadje Hassane.
Fait inhabituel, même Morome Nezilé une mère de famille est du même avis que les précédents intervenants et passe outre la responsabilité partagée des parents, mamans et papas. Pour Morome Nezilé toutes les gaffes commises par les filles reviennent aux mamans. Une fille bien éduquée ne fait jamais de banditisme. C’est la faute aux mamans. L’inattention, sévérité ou relâchement des mères de familles poussent les filles à se rebeller, faire du banditisme, s’adonnent à l’alcool et à la prostitution termine Nezilé Morome.