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Emission Kura Bari : Mariage des enfants : « on sacrifie leur avenir »

30 octobre 2021
Temps de lecture : 3 minutes

Mesdames, Messieurs bonjour. Aujourd’hui, nous parlons dans l’émission Kura Bari du mariage des enfants et son impact sur leur épanouissement socio économique. Une étude  portant sur les  mariages précoces, de la Banque mondiale et du Centre international de recherche sur les femmes (CIRF) dans les pays en développement, réalisée en juillet 2017,  montre qu’il y a d’importants impacts négatifs. Selon cette même étude, chaque jour, 41 000 filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Au total, 15 millions de filles par an subissent le même sort. La crise Boko Haram a tellement impacté les populations des pays comme le Tchad, le Niger, le Cameroun et le Nigéria que beaucoup de filles sont données en mariage très jeunes, ce qui met en cause la poursuite de leurs études et les expose à plusieurs autres dangers. Au Nigéria par exemple, Save the Children estime à 44% le nombre des jeunes filles mariées avant l’âge de 18 ans.

Selon Madame Minganodji Njessada, conseillère conjugale sur la chaine de télévision Electron TV , invitée autour de la table de cette émission Kura Bari, les conséquences sont énormes. « D’abord sur le plan sanitaire. Le corps de la fille évolue selon son âge. Et pour qu’elle puisse procréer, il faut que ses organes se développent normalement. Mais quand on envoie la fille très jeune en mariage, l’organisme n’est pas encore prêt pour recevoir un bébé. Cela joue sur l’utérus et sur la vessie. Aujourd’hui on parle des fistules : beaucoup de jeunes femmes en souffrent à cause des conséquences du mariage précoce. Leurs organes ne peuvent pas contenir l’urine….. Quand la femme dégage une mauvaise odeur, l’homme finit par l’abandonner et on laisse cette jeune fille à son triste sort. L’avenir est bloqué et quelque fois sans moyens et sans soutien, elle souffre énormément. Je parle en tant que mère et je souffre à cause de ces jeunes filles à qui on sacrifie leur avenir en les envoyant au mariage très tôt. Il faut que cela change. » ajoute t elle.

Pour débattre de ce thème nous recevons autour de la table :

  • Madame Minganodji Njessada, Conseillère conjugale sur ETV ;
  • Mr Abba Daoud Nandjedé, Secrétaire général d’Alliance des défenseurs des droits humains et de l’environnement au Tchad (ADHET) ;
  • Mr Francis Nadjikpan, sociologue, expert en genre et développement.

 

 

 

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