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Agriculture et élevage

Fait du jours/élevage : Au Lac, des éleveurs confrontés à la hausse du prix des tourteaux

Temps de lecture : 3 minutes

Par Moustapha Gombo Cherif

A Baga Sola, chef-lieu du département de Kaya, province du Lac Tchad, la plupart des éleveurs éprouvent d’énormes difficultés à nourrir leurs troupeaux. En cause, la rareté et la hausse du prix des tourteaux dû à la mauvaise pluviométrie de l’année précédente dans ladite province. Dans cette province, les tourteaux et les sons céréaliers sont utilisés comme l’unique alimentation animale après la saison pluvieuse et sont les principales sources de protéines pour les troupeaux.

Quelques éleveurs interrogés par notre correspondant affirment que pour nourrir le bétail, il faut payer les tourteaux et les sons céréaliers. Malheureusement les prix sont extrêmement chers. « Nous rencontrons d’énormes difficultés pour avoir de la nourriture pour nos bétails, puisqu’il n’y a pas d’herbe dans le pâturage, raison pour laquelle on voit nos bœufs mourir sous nos yeux, et on ne peut rien faire, puis que les vaches boudoumas ne peuvent vivre sans herbe fraîche. Au marché, tout est cher. »

Pour faire face à cette situation, le vétérinaire Mahamat Moussa, donne quelques orientations aux éleveurs pour combler le manque de pâturage en cette période. « Vous savez que de nos jours avec l’impact du changement climatique et le problème sécuritaire, rien n’est comme avant, le manque de pâturage dans la province du Lac est une réalité. On sait très bien que c’est difficile pour les éleveurs de trouver à manger à leurs bétails. Le seul conseil que je peux leur donner, c’est de ne pas tout mélanger comme nourriture pour donner aux bétails. Bien que les vétérinaires ne soient pas partout, il faut qu’ils fassent recours à un vétérinaire dans le centre vétérinaire le plus proche pour qu’il les oriente sur la nourriture à donner aux bétails ».

Aujourd’hui, sur l’ensemble du pays, l’aliment pour bétail apparaît de plus en plus comme un facteur limitant pour le développement de l’élevage. Le secteur mérite d’être soutenu et les éleveurs encouragés. « On aimerait que le gouvernement nous apaise cette situation pour sauver nos bétails qui sont en manque de nourriture », s’alarme un éleveur.

Pourtant, le gouvernement du Tchad dans sa vision de faire de la CEBEVIRHA (Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques) dont, l’une des missions est de développer les secteurs des industries animales, a promis en 2019, la construction d’une usine de fabrication d’aliments pour animaux au Tchad, malheureusement, le projet n’a pas encore vu le jour.

Pour rappel, au Tchad, l’élevage et l’agriculture étaient les deux mamelles de l’économie du pays avant la production du pétrole du Tchad en 2003.

À propos de l’auteur

Gombo Cherif Moustapha