Les réfugiés nigérians vivant dans le camp de Dar-Salam demandent de retourner dans leur pays d’origine. Ce camp est situé à une dizaine de kilomètres au sud de Baga-Sola, dans la province du Lac-Tchad. Ces réfugiés qui éprouvent d’énormes difficultés dues aux mauvaises conditions de vie qu’ils subissent parmi lesquelles, où ils sont parfois sujets de discrimination. Ce qui leur rappelle souvent leur pays d’origine. Ils appellent donc le gouverneur de l’État de Borno à les rapatrier au Nigeria.
Selon Hadjé Yana Bintou, mère de 6 ans enfants, il fait presque 4 ans dans ce site de Dar-Salam. « Nous sommes venus ici à cause de Boko Haram mais malheureusement, nous vivons d’énormes difficultés. Quand nous sommes arrivés nouvellement, les gens nous venaient régulièrement en aide mais maintenant tout a changé, tu sais très bien que tu ne peux être heureux que chez toi parce qu’ici les aides ne viennent pas tôt. Deux coros de maïs ou du Sorgho nous sont donnés pour 2 mois. Parfois les aides arrivent mais nous ne bénéficions même pas car nous sommes trop discriminants ici. Ils viennent juste distribuer à leur connaissance surtout les déplacés tchadiens et nous qui sommes étrangers sommes toujours oubliés et les vivres que nous recevons sont en quantité insuffisante. Nous n’avons pas d’activités génératrices de revenu et mon seul fils ainé que j’ai ici est malheureusement handicapé et il ne peut donc rien faire. Nous demandons à notre gouverneur de l’État de Borno de nous rapatrier dans notre pays, il nous l’a déjà promis l’année dernière et nous sommes en attente qu’il écoute notre cri de cœur pour nous ramener au pays ».
Suite aux cris lancés l’année dernière par les mêmes refugiés au gouverneur de Borno de les rapatrier, Notre reporter Mahamat Moustapha Maïnou a échangé avec Babagana Umara Zullum, gouverneur de l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria. Lors de cet échange, le gouverneur a assuré du rapatriement très prochaine. « Alhamdulillah, nous avons déjà reconstruit la ville de Baga et nous allons bientôt les rapatrier si Dieu le veut. Dès que les chantiers seront terminés, on peut les rapatrier. Vous savez que nous ne pouvons pas les ramener juste comme ça et les laisser dans la ville sans toutefois la reconstruire, pour ceux qui ont perdu leurs maisons, nous devons leur en trouver d’autres et pour ceux qui en ont leurs anciennes, nous allons leur réfectionner afin que tout le monde puisse avoir où dormir ».
Cependant, près de 14 000 réfugiés vivent dans la province du Lac. Abdoulaye Djibrine, Coordinateur de l’observatoire de l’Association tchadienne pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme répond évoque le respect des droits des réfugiés. « Que ce soit dans son pays d’origine ou dans son pays d’exil, le réfugié a le même droit que toutes les autres personnes vivant dans le pays. Nous devons d’abord citer droit à la vie en premier lieu, droit à la protection à la protection en second lieu et troisièmement le droit à l’intégration et enfin ce qui est très important c’est qu’il doit avoir droit à la protection internationale. Pour ce qui est du manque d’assistance aux réfugiés, ça fait partie du droit à l’alimentation et quand on le prive de son droit à l’alimentation, ça veut dire que c’est une autre violation de droit économique et social des réfugiés».